Si vous étiez branchés hard rock mélodique dans les 90’s, le nom de Bâton Rouge ne devrait pas vous être inconnu. En effet, les Américains n’étaient pas passés inaperçus avec leur trois albums parus entre 1990 et 1997. Kelly Keeling était alors leur frontman. Après, entre autres, quelques compositions pour Bonfire et Dokken, quelques piges chez Blue Murder – même si Sykes a décidé, à l’époque de "Nothin’ But Trouble", de réenregistrer l’album avec ses propres vocaux – d’autres auprès de John Norum d’Europe puis de Michael Schenker ("The Unforgiven"), il sort son premier album solo en 2005 ("Giving Sight to the Eye"). Dix ans plus tard, le chanteur offre un petit frère à cet initial essai, "Mind Radio", sur lequel nous nous penchons aujourd’hui.
Pour ce nouvel opus, Keeling a fait appel au fort sollicité Alessandro Del Vecchio (Revolution Saints, Lionville, Eden’s Curse, Shining Line, Fergie Frederiksen, Hardline…). Ce dernier a composé 60% de l’album, y tient les claviers et a assuré sa production. Trois titres - et c’est à noter pour les fans de Bâton Rouge – sont sortis de l’imagination de Keeling et de deux de ses anciens compères dont on reconnaît parfois la patte ('Written In Fire', 'Monkey House' et 'Who Do You Run To').
"Mind Radio" est un album de hard FM particulièrement réussi, l’originalité ici étant qu’aucun titre n’est en dessous de ses compagnons de route. Les douze morceaux s’écoutent avec un plaisir immédiat et se réécoutent sans que la lassitude ne s’installe. Toute l’œuvre est sciemment formatée radio friendly. Elle ne décrochera toutefois pas la palme de l’originalité, nous sommes en effet souvent ici au royaume du "Déjà Entendu". Cependant, l’ensemble est suffisamment prenant pour que l’auditeur se fasse harponner et laisse ses préjugés sur les redondances du hard mélodique au vestiaire.
A l’écoute de cet opus, certaines références viennent à l’esprit comme Toto, voire Asia, tous deux délestés de leurs ponctuelles effluves progressives et oeuvrant dans l'easy listening, mais aussi Journey et FM ponctuellement. Par ailleurs, pour ne pas laisser vierge la page people de cette chronique, sachez que les trois titres précités, composés par les ex-Bâton Rouge, sont issus du travail en studio entamé pour la reformation récemment ratée du groupe.
Amateurs de hard FM, ne boudez pas votre plaisir et entreprenez l’écoute de ce "Mind Radio" avec confiance. Souvent vitaminé, porteur de mélodies aux accroches subtiles, maîtrisé d’un bout à l’autre, l’opus devrait pouvoir faire partie de votre petit guide musical de l’été. Faites confiance à la chaude et remarquable voix du sieur Keepling pour cela.