Pictures est un quatuor italien de néo-progressif ayant œuvré dans la fin des années 90 et est l’auteur, à notre connaissance, de ce seul album "Painting The Blue". Loin des clichés habituels du progressif italien, le groupe pourrait se positionner dans une filière assez unique pour son pays et plutôt proche du contingent hollandais en supprimant toutefois les nappes de claviers gouleyantes qui peuvent de temps en temps envahir le spectre sonore.
L’ensemble est chanté en anglais et d’une manière assez convenable, c’est à souligner car assez rare de l’autre côté de la frontière. Et il faudra remettre dans le contexte - l'album vient d'avoir dix-huit ans - les sons de claviers et de guitares pouvant parfois nous rappeler aux bons souvenirs de cette période.
Mis à part ‘Rockin’ Bell’ - le titre le plus joyeux rythmiquement parlant mais le moins intéressant en termes de construction et de mélodies - le reste des compositions fait la part belle aux mid-tempi où se côtoient à foison des soli de 6-cordes et de claviers.
"Painting the Blue" comporte un seul titre instrumental en deux parties à se mettre sous la dent. Dans le genre progressif, il arrive parfois que ce type de morceaux soient les plus faibles mais ce n’est pas le cas ici grâce aux envolées (simultanées ou alternatives) des claviers et des guitares ainsi qu’à une montée en puissance parfaitement contrôlée.
Deux ballades sont au programme (‘The Rhythm’ et ‘Last Exit’), extrêmement bien réussies puisque elles parviennent à vous faire dresser les poils sur les bras. Et enfin, deux compositions tirent clairement leur épingle du jeu dans un style néo totalement assumé : ‘Jack Of Sand’ et ‘One Day I’ll Paint The Fear’ font feu de tout bois avec des nappes de synthés à foison, des soli de 6-cordes et des mélodies maîtrisées au cordeau. Nous ne nous lasserons pas du final de la dernière composition où resurgissent les fantômes de Pendragon période "The Masquerade Overture".
Auteur d’un seul album, Pictures peut garder la tête haute avec cette production qui si elle accuse parfois le poids des années, reste d’actualité et s’écoute régulièrement sans aucun souci.