Le troisième album des Australiens de Caligula's Horse confirme leur appartenance à la mouvance rock/metal prog moderne dont les figures de proue sont Leprous ou Haken. C'est-à-dire un prog mélodique et alternatif subtil et volontiers métallique, une musique aux rythmes acérés, à la technique maîtrisée et au son moderne et harmonieux. Cette savante symbiose avait su trouver un écho porteur et convaincant à la faveur de l'album précédent "The Tide, The Thief & River's End" qui avait placé le quintet dans le radar des amoureux de la musique progressive.
"Bloom" commence avec délicatesse dans un confortable duo guitare/voix qui démontre s'il en était besoin la subtilité de Jim Grey et la précision de Sam Vallen. Puis la batterie fait son apparition pour souligner l'agréable solo qui débouche sur un pont qui représente le calme avant la tempête puisqu'avant de conclure, la musique rythmée et entraînante plante le décor metal progressif qui continuera de s'étaler tout au long de l'album dans toute la diversité et l'harmonie qui caractérisent les Australiens. 'Marigold' avec son riff incisif et ses refrains mélodieux finit de marquer définitivement l'identité de Caligula's Horse, naviguant constamment entre puissance acérée et douceur enveloppante.
Les différents protagonistes font montre de leur talent à de nombreuses occasions. La basse de Dave Couper est précise et dynamique sur 'Firelight', plus agressive sur 'Rust' ou plus ronflante sur 'Daughter Of The Mountain', titre qui a des allures de perfection mélodique. Les guitares de Sam Vallen et de Zac Greensill œuvrent d'une façon variée. Elles se veulent douces sur 'Dragonfly', qui rappelle furieusement Haken, pour notre plus grand plaisir, Les solos et certains phrasés peuvent également évoquer Pain Of Salvation ('Firelight', 'Rust'). Soulignons encore la variété des ambiances qui n'entachent en rien l'impression générale de cohérence.
Avec "Bloom", Caligula's Horse poursuit sa route lumineuse au sein de cette musique progressive qui démontre sa diversité. Cette œuvre aux atmosphères subtilement variées installe définitivement le quintet dans le haut du panier. Il ne faut pas passer à côté de ce beau moment.