ARTISTE:

DAVID BOWIE

(ROYAUME UNI)
TITRE:

DAVID BOWIE

(1967)
LABEL:

DECCA

GENRE:

ROCK

TAGS:
Old School
"Un premier album plutôt intéressant même si Bowie ne maîtrise pas encore totalement les qualités qui feront tout son charme."
CORTO1809 (03.09.2015)  
3/5
(1) Avis des lecteurs (1) commentaire(s)

Lorsque David Jones pour l'état civil, Bowie pour la scène, sort son premier album, le jeune Britannique a vingt ans mais déjà cinq années d'expériences et de galères au sein de plusieurs groupes qu'il a fréquentés épisodiquement avant de les abandonner dès qu'il sent que le succès ne sera pas au rendez-vous. Car dès son plus jeune âge, l'ambitieux David Bowie a soif de reconnaissance.

A force de ténacité (il n'y a pas à l'époque de télé-réalité permettant d'accéder aussi rapidement à la célébrité que de retomber dans l'anonymat), il finit par convaincre le directeur de Deram de lui accorder sa chance. L'album, sobrement intitulé "David Bowie", sort le même jour que "Sergent Pepper's Lonely Hearts Club Band" … mais ne connaitra pas le même succès. Bien belle année que cette année 1967, d'ailleurs, qui verra naître, outre le chef d'œuvre des Beatles, "A Whiter Shade Of Pale" de Procol Harum, "The Piper At The Gates Of Dawn" de Pink Floyd et l'album éponyme des Doors, premiers pas musicaux de trois géants.

Mais si chacun de ces albums porte la marque des Grands, coups d'essai transformés en coups de maître, ce n'est pas le cas de celui de David Bowie, bien timide et conventionnel en comparaison. Pourtant, le disque n'est pas mauvais et, malgré les années, s'écoute plutôt bien. Cependant, si les compositions sont de bonnes chansons, elles ne contiennent aucun tube, et les arrangements semblant faits "à l'économie" ne les mettent guère en valeur. Nombre de titres sont nappés d'un accompagnement à base de cuivres ou de cordes, la guitare acoustique plaquant ses accords sans conviction et le duo rythmique basse/batterie ne servant à rien d'autre qu'à maintenir le tempo, le tout étant clairement destiné à constituer un fond sonore sur lequel puisse s'épanouir la voix du chanteur. Une voix qui, si elle ne s'est pas encore extirpée totalement de la gangue de l'adolescence, possède déjà ce grain qui permet à Bowie de vous faire frissonner jusqu'à la moelle dès qu'il veut bien s'en donner la peine.

Par ailleurs, David Bowie semble tiraillé entre sa soif de reconnaissance médiatique le portant à surfer sur la mode du moment (un trait de son caractère qui le suivra toute sa carrière) et son génie intrinsèque qui le distingue de la masse. De ce fait, l'album est un patchwork de titres inégaux parfois plus proches de la grande variété anglaise que du rock. Les morceaux semblant extirpés d'une comédie musicale hollywoodienne (le mélodramatique 'When I Live My Dream', le fantaisiste 'Join the Gang', le dansant 'Maid of Bond Street') côtoient des chansons folk ('Come and Buy My Toys'), pop ('Love You Till Tuesday', 'There Is a Happy Land'), vaguement psychédéliques ('Uncle Arthur', copie gentillette des chansons de Syd Barrett, 'She's Got Medals' au ton potache, malgré son thème grave, digne d'un John Entwistle des grands jours), voire carrément expérimentales (le surprenant mais ennuyeux 'Please Mr. Gravedigger' qui clôt l'album d'une façon bien étrange). Mais sortent déjà du lot les impertinents et décadents 'Rubber Band' et 'Little Bombardier' où le chant déchirant est en parfait décalage de l'accompagnement au tuba (!) du premier et du rythme de valse "entre-deux-guerres" (!!) du second, ou encore l'hymne mélancolique 'Silly Boy Blue', signes avant-coureurs de ce qui va suivre.

Avec ce premier album méritant, mais pas totalement abouti, David Bowie cherche encore son style et n'évite pas toujours les erreurs de jeunesse, mais fait déjà preuve d'un charisme certain et d'une originalité qui seront bientôt ses marques de fabrique.


Plus d'information sur http://www.davidbowie.com/





LISTE DES PISTES:
01. Uncle Arthur (02:07)
02. Sell Me a Coat (02:58)
03. Rubber Band (02:17)
04. Love You Till Tuesday (03:09)
05. There Is a Happy Land (03:11)
06. We Are Hungry Men (02:58)
07. When I Live My Dream (03:22)
08. Little Bombardier (03:24)
09. Silly Boy Blue (04:36)
10. Come and Buy My Toys (02:07)
11. Join the Gang (02:17)
12. She's Got Medals (02:23)
13. Maid of Bond Street (01:43)
14. Please Mr. Gravedigger (02:35)

FORMATION:
David Bowie: Chant / Guitares / Saxophone
Dek Fernley: Basse
Derek Boyes: Claviers
John Eager: Batterie
   
(1) AVIS DES LECTEURS    
REALMEAN
02/11/2015
  0 0  
3/5
La chronique a tout dit, il est difficile d'être plus éloquent. En replaçant cet album dans le contexte de son époque, on constate assez bien le potentiel à venir de la discographie sans pouvoir toutefois en tracer les contours. Comme le tout premier album de Genesis ("From Genesis to Revelation"), l'album éponyme de David Bowie est assez différent de ce qui suivra, avec une tendance symphonique que l'on ne retrouvera plus guère (avec l'épicurien 'When I live my dream', on se croirait dans les coulisses de "From Genesis to Revelation"). Mais on souligne déjà l'intérêt du bonhomme pour les cuivres, le travail sur la stéréo, et la volonté d'utiliser le rock non pas comme une fin en soi mais plutôt en tant que vecteur d'expérimentations. Ce qui n'est pas prévisible en revanche, c'est l'évolution radicale des capacités vocales du chanteur, sa prestation n'ayant pas encore l'ampleur du crooner et le caractère incisif qu'on va lui découvrir ensuite.
Dommage que la production de cette première livrée accuse quelques faiblesses : malgré des lignes mélodiques identifiables, la tonalité est parfois mal ajustée (à partir de 'Silly boy Blue', sur les couplets notamment, Bowie peine à placer sa voix - exception faite de 'She's got medals', plus assuré).
En dépit de tous les reproches qu'on pourrait lui faire, c'est finalement un album qui s'écoute encore aujourd'hui avec un certain plaisir, peut-être grâce à son air nostalgico débonnaire et séducteur de fête foraine à l'ancienne, première salve d'un artiste qui comptait bien, dès ses débuts, se démarquer du rock mainstream.

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(1) COMMENTAIRE(S)    
 
 
ADRIANSTORK
03/09/2015
  0
Un Bowie qui émerge avec déjà beaucoup de folie et d'étrangetés (les Bou Bouilloux de There Is A Happy Land ou encore le passage en allemand, prophétique, de We're Angry Men).
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LECTEURS:
2/5 (2 avis)
STAFF:
2.8/5 (4 avis)
MA NOTE :
 
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