Dust in Mind est une formation strasbourgeoise née en 2013 qui propose son premier album "Never Look Back". Le groupe, composé de transfuges de Absurdity et d'autres issus de formations plus symphoniques, construit une musique à la fois percutante, pleine de rebondissements et de vocalises sinueuses. Tout du long, une voix féminine seconde les hurlements enragés, les grondements et vocalises se complètent et s'opposent comme dans le regretté Orphanage. Dès lors, ce contraste est omniprésent comme une opposition entre le jour et la nuit, entre enfer et paradis.
L'ossature musicale est hyper-rythmique, droite comme un 'i' et solide comme un rock. La mélodie qui fait partie intégrante des compositions crée des refrains accrocheurs, comme sur 'How Can you', les guitares sont âpres, écrasantes et tranchantes comme un scalpel. Si le timbre masculin est caverneux, le féminin rappelle Kate Bush par ce léger voile nasal et ses multiples intonations pop. La rondelle comporte aussi beaucoup d'enluminures technoïdes froides et désincarnées, qui la rapproche de formations telles que The Kovenant, Madonagun ou Calling of Lorme, donnant une variation plus industrielle. Enfin la batterie est pachydermique, même si elle aurait pu être plus en avant et avoir un son plus ample.
Le disque débute par une piste mystérieuse et sombre qui rappelle 'Space Dye Vest', dans lequel un discours martial surnage au milieu d'harmonies sombres. Suit une composition au refrain entêtant dans laquelle le groupe déploie toutes ses capacités de constructions rythmiques et mélodiques ('How Can You'). Le morceau-titre est de bonne qualité, dévoilant un habillage technoïde qui épouse à merveille les circonvolutions de la composition. 'Farewell' déchaine de la violence pure et sans concession. Enfin, 'The Slave of Man' débute par une rythmique nerveuse et rapide, puis la voix féminine répond ou se superpose au hurleur ténébreux.
"Never Look Back" est une galette de death moderne sympathique aux compositions passionnées, racées et puissantes et aux rythmiques nerveuses. Toutefois, même si elles suivent un schéma éprouvé, elles sont parfois surprenantes, notamment par
la place réservée aux synthétiseurs. Douceur et puissance cohabitent dans un album puissant, au fort potentiel, nous incitant à octroyer au groupe tous nos encouragements pour la passion qu'il met dans sa musique.