Inutile de dire que j’attendais ce nouvel opus avec une impatience extrème après un « Superhero » faisant parti de mes 10 albums favoris. Sur ce « Man Made Machine », nous avons de nouveau à faire à un album à thème. L’équipe est la même jusqu’à l’orchestre et les chœurs qui faisaient déjà partie intégrante des morceaux de leur précédent effort. Fébrilement, j’insère le CD dans ma platine…
Que dire des trois premières pistes… Grandiose ? Majestueux ? L’essence de Carptree se retrouve dès les premières notes. Pas d’acclimatation, le plaisir est immédiat.
Comme à leur habitude, les deux compères jouent sur les opposés : des passages calmes et chuchotés très intimistes, on passe au grandiloquent, aux chœurs qui pourraient parfois faire penser à ceux de « Star Wars », aux accompagnements qui font vibrer les enceintes et vous explosent aux oreilles, à un déferlement de mélodies toutes plus magiques les unes que les autres.
On dit que la musique n’est qu’une question de Feeling. Pourtant, tout semble ici bel et bien calculé pour apporter l’effet voulu au moment voulu. Il ne sera donc pas étonnant de trouver quelques phrasés à la limite du dissonant, à chaque fois pour le moins inattendu qui va happer votre attention et ainsi vous amener à apprecier à son paroxysme la somptueuse mélodie qui va suivre.
Le danger avec ces titres qui cassent la baraque c’est qu’ils font passer les autres pour moins bons qu’ils ne le sont. On a ainsi la sensation d'un certain affaiblissement en milieu d’album qui se termine par une sorte de comptine vers la fin que l’on peut qualifier de bien malvenue. La dernière piste remet les choses en place et finit l’album en apothéose.
58 minutes se sont passées et pourtant ce « Man Made Machine » m’a paru tellement court… Encore une fois, Carptree a réalisé un album exceptionnel, se jouant de tous les pièges avec brio : ni pompeux, ni mou, ni ultra-technique… Tout simplement captivant.