Venu tout droit de Caroline du Sud aux Etats-Unis, Atlas Road Crew nous offre un rock sudiste nasillard, brut et fleurant bon les marécages locaux. Ce sont cinq potes d'université qui fondent un 2011 un collectif rock dont "Halfway To Hopkins" est le premier album (un EP était sorti en 2012).
Capté dans pas moins de trois studios différents, ce premier essai est décrit par les membres eux-mêmes comme : "un condensé de southern rock qui aurait pu jaillir des Muscles Shoals (célèbres studios américains réputés dans les 70's pour ses productions soul) mais avec la fraîcheur et l'immédiateté de la scène musicale actuelle."
Alors très vite on pense aux pères fondateurs de la discipline dans la musique sautillante et gorgée de soleil, mais pas que. Dans le style et dans une moindre mesure par la voix de Bryce James, on pense également aux Rolling Stones voire à U2 dans les formats pop comme sur le chaloupé 'Black Eye Sunrise'.
Et pour le côté immédiat, c'est un autre bingo comme le dirait si bien l'haïssable général Hans Landa. Dès le très bon titre d'ouverture 'Voices', la légèreté de la mélodie de guitare et le refrain lumineux vous enchantent. Si la formation derrière n'apporte rien de vraiment nouveau sous le soleil du Tennessee malgré une capacité à habiter avec la même classe le groove le plus tranquille et les envolées presque hard rock, c'est surtout la voix de James qui ajoute la cerise au gâteau et nous happe dans ces formats courts. Parmi les tout meilleurs moments de cet "Halfway To Hopkins" un 'Low Country Blues' sous forme de brûlot rock'n'roll aux guitares délicieusement envahissantes, la douce 'Abilene' aux guitares se la jouant symphonique, 'Loose Control' plus posé mais captivant et aux parties instrumentales puissantes, et un éponyme sanguin et inébranlable.
Nous passerons peut-être à côté de titres comme 'I Want To Know You', trop convenu, ou 'Runaway', inutilement bruyant, mais ils sont minoritaires ici.
Seule petite ombre au tableau, un paysage peut -être un peu trop monotone qui malgré le format court (les titres atteignant rarement 4 minutes) nous perd à plusieurs reprises.
De ce fait un peu plus d'audace la prochaine fois serait bienvenue. Plus que sympathique, mais peut mieux faire.