Telle
la feuille de déclaration d'impôts, Primal Fear revient se rappeler
à notre bon souvenir en ce début d'année à la seule différence
que leur passage est bisannuel, que le Trésor Public en prenne de la
graine ! Le nouveau bébé clouté de la bande à Scheepers
porte le nom de "Rulebreaker", un patronyme qui siérait fort bien à
une offrande de Judas Priest. Rien d’étonnant à ce que la
comparaison ne s'arrête pas là puisque Primal Fear a toujours sonné comme son confrère anglais et qu'il n'est pas réputé pour sortir
des sentiers battus.
Ainsi,
"Rulebreaker" ressemble à son grand frère "Delivering The Black" qui
était fort similaire à "Unbreakable" qui lui-même était on ne peut
plus comparable à ... Bon, vous l'aurez compris, ce nouveau présent de
Primal Fear ne vous donnera pas l'impression que les Allemands ont
viré leur cuti. Il n'a donc pas suffi à Sheepers de s'entourer d'un
troisième guitariste issu des premiers élans du combo, ni de voir
l'homme aux baguettes du groupe laisser sa place à un ancien compère
d'Udo Dirkschneider – microcosme quand tu nous tiens – pour
changer quoi que ce soit à la musique de la confrérie de la peur
primaire.
"Rulebreaker"
c'est donc du Judas agressif des 80's pur jus, mais pas que. En
effet, les Allemands - et leur hurleur en mode Halford - savent aussi
composer des titres certes heavy mais également fort catchy et c'est
là que la contribution du surdoué Magnus Karlsson et celle du non
moins talentueux Matt Sinner prennent tout leur sens. On croise alors
sur quelques titres des relents de Scorpions (dans l'esprit des
harmonies mélodieuses), Accept (les choeurs) et Sinner (forcément)
et là on fait carrément ripaille de mélodies porteuses fracassées
par des rythmiques rentre-dedans. Maintenant, dans la famille
teutonne je voudrais ... Helloween et Gamma Ray. Bonne pioche, on les
croise aussi quand les protagonistes s'énervent !
Allez
zou, emballé c'est pesé, le nouveau Primal Fear c'est agressivité
et sens harmonique, ça n'invente pas l'eau tiède et ça n'essaye
même pas d'ailleurs, mais ça met une bonne claque à la morosité
post-fêtes de fin d'année. Attention toutefois aux déboîtages des
cervicales et à l'émergence atrophiée des biceps, aux allergies au
cuir et à la poussée incontrôlée de la toison capillaire.