Difficile de ne pas penser à Yes. On savait que Glass Hammer vouait une grande admiration au groupe anglais, pionnier du rock progressif, et ils l’avaient prouvé avec « Chronometree » (l’histoire d’un jeune homme qui est contacté par des extra-terrestres en écoutant « Close to the edge ») ; avec leur nouvel opus, ils ont non seulement fait appel à Roger Dean pour la pochette, mais en plus, ils se paient le luxe de sortir un double album contenant de longs morceaux épiques qui renvoient aux grandes heures du progressif et notamment à « Tales from topographic oceans ».
Vous ne connaissez pas Glass Hammer ? Il serait temps de vous y mettre. Je dirais même que cet album peut constituer une bonne entrée en matière parce que tout ce qui fait l’intérêt du groupe est présent : des mélodies travaillées, l’apport de la musique classique ainsi que l’influence (trop ?) marquée des grands groupes progressifs issus des 70’s tels que Yes, ELP ou encore Gentle Giant.
« The inconsolable secret » prolonge la veine symphonique entamée par « Shadowlands » leur précédent album, et notamment, le morceau « Behind the great beyond » dans lequel intervenait déjà un trio de cordes. Glass Hammer voyant les choses en grand, ils ont également fait appel cette fois-ci à une chorale, ce qui renforce encore l’aspect symphonique du projet.
Le premier CD, sobrement intitulé « The knights », est composé de 2 longs morceaux aux ouvertures « classiques » (piano pour le premier, cordes pour le second) prolongées par l’intervention des claviers et des guitares inspirées de Fred Schendel et Steve Babb. Ils s’inscrivent dans la parfaite continuité de ce qu’a fait le groupe depuis « Lex Rex ».
Le second CD, intitulé « The lady », semble plus intéressant ; il est plus varié (tout en restant homogène) et les morceaux sont plus courts. Des influences moyenâgeuses y font leur apparition (« Lirazel », « Morrigan’s song »), le chant de Susan Bogdanowicz faisant parfois penser à celui d’Heather Findlay dans les moments les plus calmes de Mostly Autumn. Certains morceaux rappellent les bandes originales de films d’heroïc-fantasy comme le Seigneur des Anneaux (« Walking toward doom », le superbe « The lady waits » avec son final évoquant Ligeti), le tout entrecoupé de morceaux plus représentatifs du groupe (« The morning she woke », « Mog ruith » à l’influence ELP prononcée). L’album se termine en beauté par un morceau typique du groupe : alternance du chant masculin et féminin, prédominance des claviers et final grandiloquent.
Avec « The inconsolable secret », Glass Hammer signe peut-être son meilleur album, en tous cas, le plus abouti et celui qui le place comme l’un des meilleurs représentants du rock symphonique actuel.