A tel point qu’il est parfois difficile de savoir si cette débauche de violence est totalement maîtrisée, ou bien s’il s’agit d’un jaillissement quasi spontané d’un indomptable trop plein d’énergie (le fameux jet séminal juvénile, si cher à un certain chroniqueur de Music Waves). La déjà bien fournie production discographique du groupe ne peut que nous inciter à rejeter cette dernière hypothèse et à considérer que General Lee se positionne dans le créneau d’un hardcore hyper violent, et fortement teinté de sludge metal.

General Lee est sciemment méchant et impétueux. Il agresse consciemment ses auditeurs, les désoriente volontairement. Cherche délibérément à leur faire mal, à les indisposer. Et lorsque, rarement, il ne joue pas la carte de l’attaque frontale, comme cela est le cas avec certaines parties du plus pesant 'The Conqueror Worm', il se fait alors sournois, inquiétant.
Car General Lee est asocial, il ne se cherche pas d’ami. Si cela était le cas, il ne lui viendrait pas à l’idée d’enregistrer cet hymne à la violence gratuite qu’est 'Black Samurai'. Tel un animal, il semble uniquement orienté vers un seul objectif : blesser son auditoire. Et ce ne sont pas les quelques variations d’ambiance (l’intro vaguement rockabilly de 'Sergio Leone Built My Hotrod', l’ajout heureux de vocaux féminins sur 'Night Chaser'…) qui suffisent à aérer le propos belliqueux de General Lee.

De fait, on ressort désemparé et fragilisé de l’écoute de ce disque "coup de poing", trop intense, trop en marge des règles de bienséance. Plus de 30 années d’écoute de musiques extrême n’ont pas préparé votre serviteur à cette déferlante, ayant déjà adhéré à des disques plus violents, mais rarement à des disques qui m’en voulaient personnellement.