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"Avec des compositions à la fois accrocheuses et raffinées, un équilibre parfait entre énergie et douceur et une interprétation exceptionnelle de David Bowie, "Aladdin Sane" ne souffre d'aucun défaut."
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5/5
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"Aladdin Sane" paraît en 1973, année magique s'il en est pour le rock. L'année de "Dark Side of the Moon" (Pink Floyd), "Selling England by the Pound" (Genesis), "Lark's Tongue in Aspic" (King Crimson), "Brain Salad Surgery" (ELP), "Houses of the Holy" (Led Zeppelin) et "Grand Hotel" (Procol Harum) ! Pour David Bowie, il s'agit de donner un digne successeur à "The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders From Mars". Dans ce rôle, "Aladdin Sane" fait encore mieux que son prédécesseur.
Si David Bowie conserve son look androgyne et sa tignasse rousse, son visage est rayé d'un bel éclair bleu et rouge du meilleur effet et c'est sous ces traits que présentera l'artiste durant les seventies. L'intérieur de la double pochette le montre cambré dans une pose arrogante, sa supposée nudité étant masquée par un effet de gris flouté.
Tout en conservant le côté immédiat et dansant de "Ziggy Stardust", "Aladdin Sane" se pare d'un esthétisme que David Bowie n'avait jusqu'à présent fait qu'effleurer, gardant d'un bout à l'autre un savant équilibre entre rudesse et raffinement. 'Watch That Man' qui ouvre l'album fait partie de la catégorie des titres musclés, offrant un hard rock percutant à grands renforts de riffs de guitare, de sax et de chœurs. Idéale introduction qui résonne en écho sur d'autres morceaux comme 'Panic in Detroit' (magnifiques effets de batterie), on trouve 'Let's Spend The Night Together', reprise endiablée des Rolling Stones où piano et guitare rivalisent de vélocité, ou 'The Jean Genie', archétype du rock carré, saupoudré d'harmonica et méga-tube bowiesque. A côté de ces titres énergiques, 'Drive-In Saturday' ou 'The Prettiest Star', plus mid-tempo, vaguement languissant pour le premier et presque guilleret pour le second, calment le jeu.
Mais c'est avec 'Aladdin Sane', 'Time' et 'Lady Grinning Soul' que David Bowie impose son style de dandy décadent. Les trois titres sont survolés par le piano magique de Mike Garson, nouveau venu dans la sphère du chanteur anglais, pianiste de jazz qui a participé à la tournée américaine durant laquelle la plupart des titres de l'album ont été composés. C'est peu dire que le jeu du jazzman, d'envolées cristallines en cascades de notes, sublime ces chansons sur lesquelles David Bowie n'a peut-être jamais été aussi bon. Sa voix a perdu de son acidité pour se gorger de velours mais conserve ces fêlures qui provoquent inévitablement des frissons chez l'auditeur. 'Aladdin Sane' (lire 'A lad insane', peut-être une allusion à son frère) est tout en délicatesse et mystère, instaurant une ambiance vénéneuse et décadente. On retrouve la même ambiance cabaret des années 30 pour une réflexion déprimante sur le temps qui passe sur 'Time'. Enfin, 'Lady Grinning Soul', sur lequel la guitare rivalise de finesse avec le piano, clôt magistralement l'album.
Entre des compositions très réussies, à la fois accrocheuses et raffinées, un équilibre parfait entre énergie et douceur, une interprétation exceptionnelle tant de la part du groupe que de David Bowie, et une production à l'américaine hyper-efficace, "Aladdin Sane" ne souffre d'aucun défaut. L'un des meilleurs, si ce n'est le meilleur, disques de Bowie.
Plus d'information sur
http://www.davidbowie.com/
LISTE DES PISTES:
01. Watch That Man (04:25) 02. Aladdin Sane (1913-1938-197?) (05:06) 03. Drive-In Saturday (04:29) 04. Panic in Detroit (04:25) 05. Cracked Actor (02:56) 06. Time (05:09) 07. The Prettiest Star (03:26) 08. Let's Spend the Night Together (03:03) 09. The Jean Genie (04:02) 10. Lady Grinning Soul (03:46)
FORMATION:
Brian "bux" Wilshaw: Saxophone, Flûte David Bowie: Chant / Guitares / Claviers / Saxophone, Harmonica G. A. Maccormack: Choeurs Honey Franklin: Choeurs Ken Fordham: Saxophone Linda Lewis: Choeurs Mick Ronson: Guitares / Piano, Choeurs Mick Woodmansey: Batterie Mike Garson: Piano Trevor Bolder: Basse / Trompette
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(3) AVIS DES LECTEURS
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Ziggy Stardust est mort, vive Aladdin Sane. Le suicide du guitariste leader des Araignées de Mars n'a pas eu l'effet escompté. Au lieu de se retrouver au Paradis à boire du Pepsi à longueur de journée et jouer dans un groupe avec Jimi Hendrix, Buddy Holly ou Jim Morrison (Janis Joplin était malade et heureusement pour nos oreilles!), le voilà tombé dans une boucle du temps qui l'emmène à la veille des conflits mondiaux modernes, dont la violence tournoie sournoisement ('Panic In Detroit'), jouant la marionnette devant un parterre de bourgeois endimanché, s'emmanchant, tout en mâchonnant ('Aladdin Sane') où la notion de temps est circulairement assassine ('Time'), où une valse déglinguée au saxophone nous renvoie à notre propre masque craquelé ('Drive-In Saturday) et nos vulgarités ('Cracked Actor'). Un suicide très suicidaire de surcroit! Mais pourtant, l'effet est inverse entre nos deux hémisphères, où nous sommes invités à venir observer un personnage plus critique que jamais, et jouant aux dés sa résurrection. Mick Ronson est toujours impérial ('Panic In Detroit', 'Cracked Actor'), mais le poisson pilote de rêve est ici le piano de Mick Garson qui nappe les compositions d'un peu de folie virevoltante ('Aladdin Sane' avec un solo endiablé). Bowie se lâche en fin d'album avec deux classiques du rock, une reprise de The Rolling Stones et un hommage à Iggy Pop ('The Jean Genie' qui sera repris par Arno sur sa ''Fille du Père Noël'') mais c'est véritablement 'Lady Grinning Soul' qui remporte les suffrages finaux. Un album intemporel, qui fait partie des plus grandes réussites du Thin White Duke, mais dont le concept aurait mérité d'être plus homogène, la reprise des Stones étant plus que dispensable (David Bowie fera pire en guise de reprises ratées sur le suivant). Par contre, le Thin White Duke décidé à tourner un peu la page, virera ('You are not a victim/You just scream with boredom) à moitié Trevor Bolder (qui finira Pin Ups) et totalement Mick Woodmansey (ce jeu de batterie tribale sur Panic In Detroit aurait pourtant dû lui assurer un pass éternel au firmament des ducs). Pas très classe. Moralité : Crack, baby, crack/Show me you're real/Smack, baby, smack/Is that all that you feel/Suck, baby, suck/give me your head
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J'ai souvent préféré les albums récents de Bowie à la période rock des années 60, même si ma référence restera l'entre-deux-eaux de "Ziggy Stardust"... Et mon prix spécial coup de coeur, l'archi-commercial "Let's dance". Parfois on ne vend pas son âme au diable... on la donne!
Avec "Aladdin Sane", j'ai un peu de mal à m'y retrouver, décollant du rock psychédélique de 'Watch that Man', passant par le piano bar déjanté du titre éponyme, jusqu'au rock'n'roll un peu (beaucoup) désuet de 'The Prettiest Star' ou de 'Let's spend the night together'.
Mentions spéciales pour les talentueux 'Time' et surtout 'Drive-in Saturday', qui me permettent d'attribuer la 3ème étoile à cet album en me ramenant sous les auspices inoubliables de Ziggy Stardust et de ses Spiders from Mars.
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Evidemment Aladdin Sane est un autre chef d'oeuvre de Bowie mais quelques scories m'empèchent de lui mettre la note définitive de 5/5. Tout d'abord "The Jean Genie", qui malgré son succès, m'a toujours horripilé par son riff basique et matraqué, et secondo, la reprise des Rolling Stones "Let's spend the night together" qui s'avère somme toute assez convenue. Ceci étant dit, cet album contient d'immenses compositions dont certaines ne sont pas assez connues du grand public. A commencer par "Lady grinning soul" (reconnu d'ailleurs par l'auteur comme l'un de ses meilleurs morceaux) dont la partie de piano et le chant de Bowie sont absolument divins. Pour l'anecdote, dans le film "Almost famous" ("Presque célèbre" de Cameron Crowe) qui suit la tournée imaginaire d'un groupe imaginaire des 70's aux états unis, ces derniers croisent brièvement Bowie sous les traits d'Aladdin Sane lors de leur périple.
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LECTEURS:
4.4/5 (5 avis)
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STAFF:
4.2/5 (6 avis)
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