ARTISTE:

DAVID BOWIE

(ROYAUME UNI)
TITRE:

PIN-UPS

(1973)
LABEL:

RCA

GENRE:

ROCK

TAGS:
FM, Old School, Reprises
"Où Bowie se livre avec plus ou moins de bonheur au jeu de l'album de reprises."
CORTO1809 (01.10.2015)  
2/5
(2) Avis des lecteurs (0) commentaire(s)

Pour la deuxième fois en cette année 1973, David Bowie sort un album, "Pin Ups" paraissant presque six mois jour pour jour après le superbe "Aladdin Sane". Pour cette fois, Bowie se risque au jeu dangereux de l'album de reprises, ce qui explique en partie le court délai écoulé entre les deux disques. Même si l'on ne peut s'empêcher de penser qu'il y a derrière tout cela une arrière-pensée mercantile et que Bowie surfe sur la vague de son succès en sortant à bon compte un album avec les chansons des autres, l'intéressé jure qu'il avait juste envie d'interpréter des chansons qui lui avaient particulièrement plu. L'un n'empêchant pas l'autre.

Les douze titres proposés datent de la période comprise entre 1964 et 1967, à l'exception de 'I Wish You Would' paru en 1955. Bowie a pioché dans le répertoire de groupes célèbres (The Who, Pink Floyd, The Pretty Things, Them, The Yardbirds, The Kinks) ou plus confidentiels (Billy Boy Arnold, The Mojos, The Easybeats, The Merseys) au gré de sa fantaisie. Il est néanmoins remarquable qu'il ait choisi chez ses confrères les plus renommés des titres n'étant pas forcément les plus représentatifs de leur discographie, mais plutôt ceux de leurs débuts.

Côté line-up, les Spiders From Mars ont perdu une patte (avant de complètement disparaître sur le prochain album) : le talentueux Mick Woodmansey est remplacé à la batterie par Aynsley Dunbar (The Mojos, Jeff Beck's Group, Frank Zappa and the Mothers of Invention). Mike Garson, le pianiste de jazz de l'album précédent, est reconduit dans ses fonctions et Bowie s'offre un renfort au sax et aux chœurs.

Bien évidemment, ce n'est pas le lieu de disserter ici de la qualité des titres choisis. Leur point commun, outre la période de leur conception, ou plutôt dû à celle-ci, est d'être des rocks plus ou moins teintés de blues très sixties : couplets/refrain/pont, peu d'excentricités autorisées, de belles harmonies vocales et un sens mélodique avéré. Ce qui importe, c'est de savoir à quelle sauce Bowie les assaisonne car l'intérêt de reprendre une chanson, c'est d'être capable d'en proposer une version différente sans la dénaturer. Ce qu'on ne peut pas lui reprocher, c'est de ne pas avoir essayé d'apposer sa patte. Les riffs de guitare, les saillies de sax, les chœurs décadents, le piano fou d'"Aladdin Sane", tout y est. Et, bien sûr, la signature vocale du maître des lieux. Un style reconnaissable qui s'applique avec plus ou moins de bonheur aux chansons reprises.

Parmi celles présentant le moins d'intérêt, et que Bowie aurait mieux fait de laisser à leurs géniteurs, citons 'Rosalyn', chanté de façon un rien trop agressive, l'agaçant 'I Wish You Would' (ce qui n'est pas le cas de la version de Billy Boy Arnold), 'See Emily Play' sur lequel Bowie se livre à une surenchère d'effets ratés pour essayer de rendre encore plus original un titre qui l'était déjà beaucoup à la base, 'Don't Bring Me Down', à l'interprétation molle et ennuyeuse, et les deux titres des Who, 'I Can't Explain' manquant de rythme et 'Anyway, Anyhow, Anywhere', très proche de l'original mais où Bowie force un peu sa voix pour imiter Daltrey sans l'égaler.

L'Anglais s'avère plus inspiré sur 'Here Comes The Night', plus passionné que sur la version des Them, même si le résultat n'est pas ébouriffant, 'Everything's Alright', joyeux et sympathique, 'Friday On My Mind' à l'interprétation vocale glam savoureuse, 'Sorrow' dont la banale version originale est transcendée une fois de plus par l'interprétation vocale, et enfin 'Shapes Of Things' et ''Where Have All The Good Times Gone' où Bowie offre d'intéressantes versions alternatives et toutefois très proches des versions des Yardbirds et des Kinks.

Outre les adaptations plus ou moins réussies, "Pin Ups" souffre du mal chronique de nombre d'albums de reprises, lié à l'hétérogénéité du répertoire choisi. Tous ces titres, sortis du contexte dans lequel ils ont été composés, se trouvent déracinés pour être artificiellement replantés dans ce disque, et cela se ressent. Douze bonnes chansons ne font pas forcément un bon album. Si l'écoute de "Pin Ups" n'est pas désagréable, il n'est cependant pas interdit de faire l'impasse sur celui-ci.


Plus d'information sur http://www.davidbowie.com/





LISTE DES PISTES:
01. Rosalyn (02:27)
02. Here Comes the Night (03:09)
03. I Wish You Would (02:40)
04. See Emily Play (04:03)
05. Everything's Alright (02:26)
06. I Can't Explain (02:07)
07. Friday on My Mind (03:18)
08. Sorrow (02:48)
09. Don't Bring Me Down (02:01)
10. Shapes of Things (02:47)
11. Anyway, Anyhow, Anywhere (03:04)
12. Where Have All the Good Times Gone (02:35)

FORMATION:
Aynsley Dunbar: Batterie
David Bowie: Chant / Guitares / Saxophone Ténor Et Alto, Harmonica, Moog, Choeurs
G.a. Maccormack: Choeurs
Ken Fordham: Saxophone Baryton
Mick Ronson: Guitares / Piano, Choeurs
Mike Garson: Claviers
Trevor Bolder: Basse
Warren Peace: Choeurs
   
(2) AVIS DES LECTEURS    
REALMEAN
04/11/2015
  0 0  
2/5
La réinterprétation n’est jamais un exercice facile, même quand on s’appelle David Bowie. Conserver l’esprit d’une chanson tout en produisant une métamorphose réussie, cela relève d’une alchimie à l’équilibre très instable et très fragile. D’aucuns diront que la condition sine qua non du succès réside dans le choix du répertoire, ce qui est très certainement vrai, mais qui est loin d’être une condition suffisante.
Avec "Pin-Ups", l’hommage est incertain (pour ne citer que cela, la reprise de 'See Emily play' frise le grotesque) et la réappropriation reste discutable : peut-être parce que Bowie ne s’est jamais inscrit, comme compositeur, dans la catégorie du rock seventies. Son premier album en 1967 affichait déjà un style sensiblement distinct.

ADRIANSTORK
31/10/2015
  0 0  
2/5
David Bowie a de l'humour. Pour vous en assurer, payez vous une bonne tranche de rigolade à l'écoute de cet album. Mon collègue a aussi beaucoup d'humour, la preuve, il a écrit un pavé pour une tuile. A l'exception d'Here Comes The Night, ou Rosalyn, le reste ne vaut pas tripette. David Bowie adapte à sa sauce les succès de ses contemporains, donnant pourtant l'impression de ne pas avoir compris ce qu'il voulait faire initialement, tout en se contredisant. Il faut écouter Anyway, Anyhow, Anywhere où Bowie essaie de singer Roger Daltrey (c'est ce dernier qui continue de faire la grimace) ou encore le génial Friday On My Mind, complétement dénaturé. Un premier vrai faux pas qui en accueillera un pire en 1975. Pourtant, on peut concevoir, qu'en avance sur son temps, David Bowie a inventé avec Pin Ups, l'émission Un air de star. Cet album aurait très bien pu avoir sa place en première position de sa discographie (avant son album éponyme qui n'aurait plus été éponyme et qui se serait peut-être appelé Pin Ups ou Red) mais en tant que septième, c'est suicidaire (et cette fois, pas question de le rattacher à toute théorie d'acte gratuit).
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