Avec "Deth Red Sabaoth" Danzig a surpris son monde en sortant son disque le plus solide depuis des années, et il laissait envisager de belles choses. Il n’en a rien été, il a pas mal tourné et a multiplié les annonces sans guère de suite, d’un best of abandonné au travail sur des nouvelles chansons. En lieu et place d’un nouvel album, Danzig est de retour avec "Skeletons", un disque de reprises maintes fois annoncé et toujours repoussé. Mais le groupe a de la suite dans les idées et nous propose enfin ces reprises témoignant de son large panel d’influences, alliant du hard rock traditionnel, du rock des années 60 et 70, des thèmes de film, et bien sûr une reprise du king Elvis Presley. Pour les interpréter il est entouré des fidèles Tommy Victor et Johnny Kelly.

Et ce plongeon dans les racines de Danzig est intéressant. Il nous fait visiter ses racines hard rock avec une belle interprétation du ‘N.I.B.’ de Black Sabbath, très fidèle musicalement. Vocalement il brille en emmenant ce titre vers les Doors avec son timbre rugueux caractéristique. Il est aussi allé rechercher un vieux titre méconnu d’Aerosmith, ‘Lord Of The Thighs’ qu’il adapte à son style rock garage teinté de gothique et de doom avec une certaine réussite. Pas loin du hard, il ressort ‘Rough Boy’ de ZZ Top et surprend un peu car ce titre d’"Afterburner" n’est pas celui qu’on attendait forcément. Il l’adapte à sa sauce de belle manière en lui donnant un très beau côté rock gothique.

Mais Danzig est surtout un fan de rock à l’ancienne. Avec les deux premiers titres, l'auditeur partage sa passion pour les vieux films de biker des années 60. Et ces deux morceaux, ‘Devil’s Angels’ et ‘Satan’ sont d’excellents moments de rock. Au côté vintage et rugueux du son, Danzig ajoute un délicieux côté rétro qui font plonger dans l’atmosphère de ces films. Très à l’honneur, le rock vintage est servi par des reprises de groupes pas forcément connus de tous, The Troggs, The Rascals ou encore The Lifter. Et ces chansons, ‘Action Woman’, ‘Whit A Girl Like You’ et ‘Find Somebody’ sont réinterprétées de belle manière dans un esprit garage rock à l’ancienne et porté par la voix inimitable d’un Danzig en pleine forme. Dans le style rock soft, il salue Everly Brothers avec une interprétation tout en retenue du très beau ‘Crying In The Rain’. Enfin il rend hommage au maître Elvis avec une reprise de ‘Let Yourself Go’ très fidèle à l’original datant de la fin des années 60.

Sans être indispensable, "Skeletons" est une belle récréation que s’accorde Danzig. Son hommage est plein de sincérité et permet de mieux cerner le ténébreux chanteur. Il permet aussi de patienter avant d’enfin le retrouver avec de nouvelles chansons.