Fondé au début des années 2010 sur les ruines du groupe de metalcore Operation Guillotine, le groupe Paris, devenu PVRIS pour des questions de droits, a sorti quelques titres dont un EP en 2013 avant d'attaquer son premier album. Un an plus tard était édité "White Noise", album qui a permis de consolider la popularité naissante dans le milieu electro-pop-alternatif du trio américain emmené par la voix de Lyndsey "Lynn Gunn" Gunnulfsen.
Il n'y a pas tromperie sur la marchandise, celle-ci est calibrée et sélectionnée avec soin pour donner à un auditoire las de la pop américaine mainstream actuelle une alternative cautionnée "indé". Dans le fond, les différences ne sont perceptibles que pour le fin gourmet de ce type de mets alors que pour le profane, "White Noise" sonne comme nombre de productions pop-rock-electro dont la presse spécialisée anglo-saxonne se fait la promotrice une après une.
Les dix titres de "White Noise" sont solidaires les uns des autres dans leur traitement relativement indigent de l'harmonie et leur approche rudimentaire des idées mélodiques. L'alliance du rock ('Fire', 'Let Them In') et de l'electro ('White Noise', 'My House') prônée par PVRIS se fait dans une tiède combinaison aux aspérités émoussées, aux saveurs plutôt neutres et aux métriques attendues. Seule au milieu des textures synthétiques, Lynn Gunn s'évertue à humaniser ce magma sonore artificiel, monotone dans ses intensités et pauvre en variations émotionnelles.
A n'en pas douter, "White Noise" trouvera son public parmi les insoucieux aux authentiques audaces et les indifférents aux sensibilités viscérales. Ceux qui attendent de la musique qu'elle les enthousiasme, les bouscule et polarise leur entière attention y trouveront difficilement leur compte. A réserver aux amateurs.