Le prolifique groupe anglais, Mostly Autumn, non content d'avoir en son sein la plus ravissante chanteuse de la scène progressive (je sais, je ne suis pas objectif sur ce coup-là), s'offre le luxe de sortir son nouvel opus sur son propre label. Je ne parle que de la version commerciale officielle, car une version pré-commandée, assortie de bonus divers, est sortie sur l'ancien label Classic Rock Productions.
Dès l'introduction du premier titre, 'Out of the green sky', le son saturé de la guitare semble confirmer que Mostly Autumn continue son évolution déjà sensible sur "Passenger" vers un rock moins folk et plus musclé. Le chant de Heather Finlay, qui répond à celui excellent de Bryan Josh, est un peu forcé pour l'occasion et le rendu est plutôt négatif. Après un 'Broken glass' très pop enjouée et néanmoins agréable, et un 'Ghost in a dreamland" plus dans le registre habituel du groupe, on arrive à 'Heart life', premier titre progressif de l'album. Heather y laisse s'exprimer sa maîtrise vocale et Josh nous gratifie d'un premier vrai solo de guitare.
Le morceau le plus surprenant est sans doute 'Black rain' qui tranche franchement avec les accents folk de 'The end of the word' en attaquant sur des riffs qui ne sont pas sans rappeler 'Smoke on the water'. Même le tempo est très hard rock purpelien. Ce même rythme sert d'armature centrale à l'instrumental 'Coming to...' qui suit. Ce titre à la fin bizarrement tronquée sera la transition vers la partie la plus intéressante de ce "Storms Over Still Water".
Les trois titres qui suivent sont magnifiques : le floydien 'Candle to the sky' qui m'a fait penser à RPWL par moment, l'envoûtant 'Carpe diem' et sa lente envolée vers un final symphonique et l'éponyme 'Storms over still water' qui applique un peu les mêmes recettes néo que le précédent mais avec un final acoustique calme. Un dernier instrumental très Pendragonien, mais dont le thème n'est peut-être pas assez exploité, achève agréablement l'album.
Nous avons donc là un Mostly Autumn de plus, moins typé que les premiers opus du groupe, assez proche en fin de compte de "Passenger". Indispensable donc pour les inconditionnels et facultatif pour ceux que "Passenger" n'a pas convaincu.