Loin d’être une formation hardcore de plus dans une scène bien fournie, La Horde présente des aspects musicaux métalliques intéressants. Le groupe tape dans le thrash teinté de groove à la Pantera et se rapproche de temps en temps d’un son sludge. Le chant purement hardcore frappe juste et fort avec des paroles engagées.

"Dystopie" confirme cette volonté de ne pas s’enfermer dans un carcan quelconque. Malgré une certaine longueur, 14 titres sont au programme, jamais le temps ne semble long tant le groupe varie le propos. Quand La Horde a envie de sonner hardcore avec des touches punk, elle ne fait pas dans la dentelle. Les réjouissants ‘Solitaire’ et ‘Tony’ qui durent à peine plus d’une minute sont simples et rentre-dedans et devraient tout tuer en concert. Plus typés hardcore, ‘Coma’, ‘Résigné’ ainsi que ‘Chan Chan’ sont tout aussi virulents, le groupe y appelant à la révolte avec une hargne qui fait plaisir à entendre.

Mais le groupe penche aussi vers le metal et même si cela peut déplaire à certains puristes, on ne peut que saluer cette ouverture musicale. Penchant vers le groove d’un Pantera voire vers un sludge à la Crowbar, ‘Nous Savions’, ‘Dernier Souffle’ ou encore ‘Le Monde Inverti’ sont de belles réussites. Le groupe y montre une palette musicale très intéressante. Et sur ‘Dernier Souffle’, il tend même vers un métal progressif que ne renierait pas Meshuggah avec un solide bagage technique. On savourera aussi le son purement thrash entendu dans ‘Le Monde Inverti’. Au détour de passages rapides jouissifs et d’un solo furieux, le groupe lorgne vers Slayer avec une belle classe. La suite de l’album se savoure avec un plaisir équivalent en montrant une belle capacité à évoluer entre metal et hardcore dans l’esprit d’un Lofofora.