Après une telle déclaration, nul doute que l'amateur de musiques progressives va immédiatement mettre tous ses sens en éveil au moment d'entamer cette galette … mais déchanter très rapidement après quelques minutes, tel un acheteur déçu au moment de prendre possession d'un logement ne ressemblant que de très loin à la maison témoin !

Résumons donc en quelques mots le propos musical développé par Opera sur 'L'Arena', premier titre de l'album : sur fond de guitares hard-rock, avec une batterie vigoureuse et bien mise en avant par le mixage, Deborah dispense de sa belle voix au registre étendu mais au charisme limité des mélodies pas toujours immédiates, mais pas non plus très passionnantes, sur un rythme lancinant se limitant très souvent à enchaîner des blanches et des rondes à quelques croches pas trop rapides. Régulièrement, le guitariste envoie un contrechant en arrière-plan, et se défoule les doigts sur quelques soli que les techniciens apprécieront sans doute, mais qui n'apportent guère d'émotions à l'auditeur qui peine déjà à maintenir son attention. La recette est ensuite reprise, pour ne pas dire décalquée sur la plage suivante, et ce dans la même tonalité.

Un peu plus loin, 'La Regina della Nevi' et 'Icaro' semblent également tout droit sortis du même moule : rythmique (ou absence de) similaire au chant, plans identiques des musiciens, énième solo de guitare … pour ma part, je cherche encore les structures et harmonies complexes dans tout cela. L'ennui guette, d'autant que la voix de Deborah manque singulièrement de vigueur et de nuances pour maintenir l'attention très longtemps, et ce malgré des plages n'excédant pas les 4 minutes.
A signaler toutefois un éclair dans la grisaille de l'ennui, avec 'La Nuova Luna' qui propose quelques développements intéressants, et ce malgré des bruitages incongrus donnant un côté très cheap au rendu sonore. Hélas, l'éclaircie n'est que de courte durée, et j'encourage tous ceux qui n'auront pas encore rendu les armes à bien se concentrer sur la dernière plage, où les "Oh oh oh oh" ne manqueront pas de rappeler à leurs souvenirs récents une certaine … Louane !