Deux
ans ans après un "Predator In Disguise" de bonne facture et de veine
fort FM, Praying Mantis revient aux affaires en cette année 1993.
Les Britanniques se sont dotés d'un chanteur attitré, ce qui
n'était pas de mise depuis leurs débuts. Colin Peel est son nom et
Scarlet son groupe d'origine. Son arrivée chez la Mante Religieuse
va-t-elle changer les orientations musicales du groupe sur ce "A Cry
For The New World" ? C'est ce que nous allons tâcher de
déterminer ci-après.
La
première information que nos synapses de mélomane enregistrent est
que le son s'est durci depuis l'album précédent. Les guitares sont
plus en avant, bienheureuses qu'elles sont d'avoir perdu en route les
soutiens des synthés présents sur "Predator In Disguise". Chris Troy, qui tenait le micro jusqu'à présent,
ne se concentrant désormais plus que sur sa basse en
profite pour développer avec l'aide de Dennis Stratton quelques
parties de guitares mélodieuses et prépondérantes. De ce fait, les
riffs et les soli rapprochent plus l'identité du combo du hard rock
mélodique pêchu que d'un AOR bon teint.
Du
coup, l'album nous renvoie, bien plus que son prédécesseur, vers
les contrées déjà lointaines de la NWOBHM, même si quelques
touches fugaces de claviers parsèment discrètement l’œuvre,
rendant quelques rares morceaux plus gentillets que l'état d'esprit
de l'ensemble. Ce retour aux origines devrait ravir les nostalgiques de cette
période regrettée.
Quoiqu'il
en soit, il n'en demeure pas moins que deux constantes demeurent, ce
sont la qualité des mélodies et les constructions structurées -
certains iront même évoquer l'idée d'intentions progressives -
concoctées par les Anglais. Pour la première fois, aucune fausse
note n'est à regretter sur cet opus. Il en est ainsi même pour le
second titre, jusque-là faiblard dans la discographie de Praying
Mantis, qui est ici une réussite totale.
"A
Cry For The New World" est une fois de plus chez Praying Mantis un
album blindé de hits où on peut croiser par intermittences Gary
Moore, notamment sur l'instrumental 'Journeyman'. Les Britanniques ont
décidément bien fait de se reformer, voilà un nouvel opus vraiment
attachant issu de leur seconde jeunesse.