Les Barcelonais de Black West donnent dans le stoner, un stoner mâtiné de sludge metal. Il va donc sans dire que le groupe ne donne pas spécialement dans la finesse. Et sans surprise, les guitares rythmiques sont en effet lourdes et rugueuses, alors que le chant, qui flirte parfois avec le growl, adopte la plupart du temps des tonalités très gutturales.
De manière générale le groupe met l’accent plus sur la lourdeur et l’agressivité des titres que sur la création d’ambiances et de compositions variées. Et inévitablement la lassitude pointe rapidement son nez. La faute à des compositions trop pataudes et passe-partout, et à une absence d’âme. Le stoner est un style qui doit beaucoup à l’ambiance, à l’atmosphère qu’il parvient à engendrer, et là nous n’avons rien, rien d’autre qu’une démonstration trop sérieuse et stérile. Une sorte d’hommage timide aux premiers Black Sabbath. Alors certes, quelques morceaux, à l’image de '1966', sont toutefois rehaussés par de belles parties de guitares solistes, mais celles-ci sont malheureusement mixées trop en retrait et peinent à s’extraire du mur de guitares rythmiques.
Il y a également de bonnes choses à noter au niveau de la basse qui tire mieux son épingle du jeu en matière de mixage, et qui de ce fait parvient à se montrer plus à son avantage, notamment sur 'I’m Sick Like Them', un des rares temps forts de cet album. Enfin, on aurait pu savourer la variété du chant qui balaye une large gamme de style. Las, cela ne suffit pas, et Jose Castillo reste à chaque fois bien trop dans la norme pour réellement convaincre.
En restant trop académique, trop timoré, Black West ne parvient pas à provoquer le choc émotionnel propre à créer l’adhésion. Un album qui pêche par manque de prise de risque et de parti pris.