Quelle belle fin d'année pour les productions françaises ! Après la réussite totale qu'est le dernier Cotton Belly's dans un genre blues/folk, c'est à Flayed d'exploser les compteurs d'espoir et de satisfaction de Music Waves. Alors que leur précédent essai "Symphony For The Flayed" ne date que d'un an, voilà que déboule "Monster Man", à l'artwork surprenant, un album (tant pis pour le suspense) tout bonnement monstrueux !
Le groupe poursuit son chemin sans changer sa formule (un rock cru, direct et très teinté 70's où l'Hammond tient une place toute particulière) mais en l'améliorant, la peaufinant, la sculptant presque afin de devenir plus percutante encore. Mis en son du côté de Clisson, "Monster Man" débute sur un 'Release The Fever' à la guitare résolument rock'n'roll. Avec son accent mâchouillé à la californienne et sa gouaille rocailleuse, Renato domine le sujet d'entrée de jeu dans cet opener joyeux à la rythmique (attention vieille expression) pas piquée des vers !
L'album, très dynamique, vous gardera les yeux bien ouverts et le balancement de tête calé sur le tempo grâce aux nombreux breaks et gimmicks qui font vivre les titres comme sur 'No Surrender' bénéficiant de moult injections de groove, de blues et de délires néo-classiques ainsi qu'un agencement intelligent alternant les joutes nerveuses ('Unfairly' ou 'Stanced', up tempo linéaire garni d'un solo en mode déluge de notes jouissif), les blues qui font retomber la pression ('Novel', un blues hybride transgénique détonnant) et des titres plus nonchalants ('Heat Of The Sun' qui aurait pu trouver sa place sur le "Bananas" de Purple). Ces très bons titres, tous rehaussés de couleurs en la présence de l'Hammond qui vient épaissir les ambiances, possèdent un côté direct mais pas simpliste et terriblement accrocheur à l'instar d' 'Up Above' oscillant entre Purple et The Who (et une fois encore quel solo agrémenté de touches classic rock) ou de 'Monster Man', single irrésistible.
Face à une telle impression d'être bien chez soi dans ce rock old school, on trouverait presque dommage qu'un groupe français soit empreint d'un tel anglicisme. Mais, si l'on écoute attentivement, on remarque bien vite que Flayed garde cette touche à la française, cette classe, cette précision de jeu (la guitare solo qui évoque parfois le jeu classieux de Basile Leroux) qui le démarque des produits du même tonneau sur la scène internationale.
Enfin, et c'est assez rare ces dernières années pour être signaler, le groupe évite l'écueil du remplissage à outrance et offre 9 titres gavés d'énergie pure, de sueur, de rock, d'excentricité et de soli. " What Else !?" nous dirait un Jack Black qui ne manquerait pas d'être conquis par la force de frappe de nos frenchies.
Les nouveaux groupes de rock français ont décidément depuis peu de vrais beaux jours devant eux !