La démarche consistant à passer du metal-prog ou symphonique à un hard-rock plus policé semble être très à la mode en ce moment, puisqu’après Rob Tyrant (Labyrinth) présent sur Headrush, c’est Oliver Hartmann, chanteur d’Empty Tremor (et ex d'At Vance), qui sort son premier album solo dans un registre très différent de son groupe d’origine. La bonne nouvelle est que, contrairement au projet précédemment cité, « Out in the cold » est rempli de bonnes surprises.
La première est que Hartmann semble parfaitement maîtriser tous les codes d’un genre dans lequel il s’aventure pourtant pour la première fois : à l’exception d’un « What if I » (extrêmement accrocheur) qui fait furieusement penser au « Rubber » d’Harem Scarem (et encore c’est sûrement un hasard), il est très difficile de pointer les références tant la synthèse s’avère parfaite.
L'amateur de rock FM réussi succombera rapidement à des morceaux tels que « Alive Again », «Out in the cold » ou encore « Listen to your heart » . Hartmann se permet même d’ajouter quelques touches symphoniques très agréables qu’elles soient discrètes sur le morceau titre ou plus grandiloquentes sur la superbe ballade «I will carry on » dans laquelle Hartmann fait passer énormément d’émotion. Les ballades sont d'ailleurs plutôt réussies. Si j'accroche moins sur « The Journey » assez intimiste, « Can you tell me ..» est plutôt pas mal et le sombre « Into the Light » est une superbe façon de conclure l'album.
Celui-ci s’écoute donc avec un très grand plaisir et même les morceaux qui agacent au début comme le très pop « Brazen» finissent par séduire : il est à noter que ce morceau est le seul qui ne soit pas composé par Hartmann puisqu'il s'agit d'une reprise de Skunk Anansie. La seconde surprise provient du chant d’Oliver Hartmann qui est parfaitement adapté aux chansons proposées ici.
Le principal inconvénient de ce premier opus est surement ce côté trop propre, trop policé. Le disque ne comporte pas de titres faibles mais aucun titre très fort ne vient clouer l’auditeur sur son fauteuil, la priorité étant donnée à des titres mid-tempos de bonne qualité mais ne suffisant pas à tirer suffisamment cet album vers le haut.
Néanmoins, « Out in the cold » saura satisfaire les fans d’un rock mélodique de très bonne qualité et on devrait le retrouver parmi les traditionnels tops de fins d'année. Oliver Hartmann fait ici preuve d’une très grande maturité et il est à espérer qu'il ne s'arrêtera pas à ce convaincant coup d'essai.