Et si son prédécesseur respirait par tous ses pores l'influence de ce dernier, "The Compass Rose" emprunte des chemins quelque peu différents. Certes, Frank Bossert délivre encore une fois quelques parties de guitare magiques rappelant son illustre inspirateur, mais celles-ci sont finalement peu présentes, cette nouvelle galette étant très clairement orientée musique celtique, et ce dès les premières notes de 'Windows to the World – part 1', distillant une ambiance que ne renierait pas Clannad. Dans la même veine, et "malgré" un chant masculin, 'Heart of the Moment' renvoie tout droit à l'œuvre de Loreena Mc Kennit. Flûtes celtiques, uillean pipes, bodhran, toute la panoplie des instruments classiques y passe, le tout magnifié une nouvelle fois par une production de très haute qualité, restituant parfaitement la dentelle des arrangements proposés par Frank Bossert.
Mais, loin de se contenter de ces ambiances, "The Compass Rose" nous emmène également aux frontières du monde celtique. C'est tout d'abord l'Afrique ('Out of Africa') et ses percussions caractéristiques qui apportent un peu de décalage à cet univers bien balisé. Et c'est ensuite la Galice qui est visitée, pour un titre ('Sol Y Sombra') qui incorpore des mélodies locales à cet univers celtique, rappelant en cela les productions de Carlos Nùnez.

Il convient également de souligner la qualité des chansons plus traditionnelles, et notamment 'Windows to the World – part 2' qui aurait pu faire un single très crédible dans une autre époque musicale.
L'album se clôture par une ultime friandise façon Blackmore's Night ('The Valley'), la voix de Claudia Sokollek finissant de nous transporter dans un univers ouaté où tout n'est que douceur habilement ciselée.