2003. En cette année-là Steve Walsh,
le légendaire chanteur de Kansas, nous présentait son nouveau groupe
Khymera. Accompagné de deux compères italiens, il nous avait concocté un album
de hard mélo tout à fait fréquentable, proche de Winger et de
Survivor. Deux ans plus tard, à la sortie de "A New Promise", il avait
déjà quitté le navire, remplacé qu'il fût par le très occupé
bassiste/vocaliste/producteur Dennis Ward (Pink Cream 69, Unisonic et
Place Vendôme entre autres).
Après "The Greatest Wonder" en 2008,
voici donc aujourd'hui "The Grand Design" où Danièle Liverani, le
claviériste des origines, n'est plus de la partie, comme d'ailleurs
les autres Italiens du combo. A leur place, débarquent deux
musiciens d'outre-Rhin, le batteur d'Edguy et le guitariste de Wicked
Sensation. Après huit années de silence, que va nous proposer ce
combo démuni de sa colonne vertébrale italienne ?
En fait rien de bien nouveau comparé à
l'album précédant. Khymera ne change pas d'un iota, il propose
toujours ce hard mélodique européen commercial teinté 80's qu'il
développe depuis son second album, et il s'en sort d'ailleurs plutôt
bien dans cet exercice. On pense tour à tour à House Of Lords, Ten, Bon Jovi ou Journey, voire même à Giuffria et Icon à
l'écoute des partitions des deux claviéristes (synthés et piano).
Près de la moitié de l'opus est
constituée de hits, le reste tient la route mais impacte moins l'esprit faute à un certain manque d'originalité des mélodies.
Mais il est vrai que nous avons tendance à devenir difficiles face à
la profusion de groupes œuvrant dans ce style.
Alors certes, vous ne vous romprez pas
les cervicales à headbanger sur les riffs assénés sur les douze
titres composant l’œuvre - même si vous vous reposez sur les
trois ballades –, mais vous devriez pouvoir fréquemment ressentir
l'envie de fredonner quelques mélodies bien senties, notamment sur
la triplette magique constituée de 'Tell Me Something', 'I Believe' et
'Where Is The Love'.
Voilà donc un album de hard mélo de
plus à caser dans la discothèque du "petit hard rocker civilisé",
discothèque qui croule sous le poids des opus du même genre. Mais
qu'importe, profusion n'est pas mère de lassitude pour la horde des
fidèles à la cause. Et puis, aux portes de Noël, l'heure est au
gavage, dirait l'oie ! Alors n'hésitez pas à consommer sans
modération ce Khymera de fin d'année.