Sixième album pour les américains de Mercury Rev. Inutile de chercher ce nom dans votre mémoire « progressive » car il s’agit ni plus ni moins qu’un groupe pop-rock. Houla, j’en vois déjà un paquet qui fuit en se disant mais qu’est ce qu’un tel disque fait chroniqué sur MW ! Et bien, tout simplement car Mercury Rev, c’est avant tout des atmosphères très travaillées qui peuvent, d’une certaine manière, rappeler quelques uns de nos représentants progressifs. Un monde magique donc, plein d’onirisme s’apprête à happer votre attention ! Tout du moins, c’est le but recherché…
Ayant également écouté un de leur précédent effort (Deserter’s Song), la première impression qui m’est venue à l’esprit est « pas grand-chose de neuf à signaler ». La voix assez spéciale de Jonathan Donahue, composante essentielle de l’univers Mercury Rev, est toujours de la partie et les atmosphères semblent toujours aussi travaillées. Mais, car il y a un mais, vous savez bien que les chroniqueurs ne sont que d’éternels insatisfaits et c’est donc pour ne pas déroger à la règle que je pointerais du doigt deux points essentiels.
D’abord, à l’écoute de ce The Secret Migration, on ne peut s’empêcher d’éprouver une sensation de redite. Peu de surprises au programme, on retrouve plus ou moins au détail près ce qui a fait le relatif succès de Mercury Rev (en moins bien évidemment). Mais, on n’achète pas le dernier Mercury Rev pour être surpris mais d’une certaine manière pour voyager me direz vous… Tout à fait, mais justement c’est là que le bât blesse… Car autant un album comme Deserter’s Song nous prenait aux tripes, ne relâchant la pression qu’une fois l’album terminé, autant ce The Secret Migration n’arrive pas à la cheville de son grand frère. Les compositions sont toutes plus faibles et un poil plus « pop » (entendez par là faciles), bref, Mercury Rev rentre dans le rang ne réussissant plus ce qui faisait sa particularité et son charme, nous faire rêver !
Certes, la magie arrive encore à opérer par moments sur certains passages mais cela est bien insuffisant pour sauver la mise. Afin de résumer, The Secret Migration est un album sans grande saveur agréable à l’oreille. La preuve ultime est qu’une fois le disque terminé, il m’est presque impossible de ressortir un titre du lot tellement le tout est assez uniforme et formaté !
Vous l’avez compris, The Secret Migration est un album pop-rock qui ne froisse jamais mais qui ne convainc pas plus… Espérons que le succès naissant (semble t’il inspiré par celui d’un groupe comme Muse) des américains ne les fasse pas encore plus dériver vers une pop facile et sans vrai relief… C’est pourtant le cas sur cet album et inutile de vous dire que je me fais guère d’illusions pour la suite artistique de la carrière du groupe. Si vous voulez les découvrir, essayez plutôt Deserter’s Song, vous avez tout à y gagner...