Né hémophile, transfusé dans sa jeunesse avec du sang contaminé par le VIH et l’Hépatite C, remis de deux cancers, relevé in extremis d’une crise cardiaque puis interné à la demande de son médecin en hôpital psychiatrique pour paranoïa, l’écossais des Highlands est un miraculé qui ne pouvait rien jouer d’autre que du blues. Son inspiration, il la puise bien sûr dans sa vie mais aussi dans les vieux standards de ses maitres Lightnin’ Hopkins et Muddy Waters.

Après trois albums auto-produits, ce quatrième opus subtilement intitulé "The Miracle of Healing", produit par Martin Stephenson des Daintees, est un disque de blues à l’ancienne, étonnamment apaisé : guitare en son clair, piano boogie voire bastringue, harmonica virtuose et parfois chœurs féminins du plus bel effet.

Aussi à l’aise dans le blues rock ('Are We Thru ?', 'Black Heart') que dans le slow-blues  ('Harmony of One'), Andy Gunn a du feeling à revendre et nous bouleverse vraiment de sa voix légère et sensible sur le titre 'The Miracle of Healing'. Ni technique, ni démonstratif, son jeu de guitare est simple, expressif, sans artifice et évoque parfois Mark Knopfler ('Planting the Seeds').