Il y a 5 ans, Group 309 nous gratifiait d'un premier opus hésitant, oscillant entre progressif et musique de fête villageoise, le chant en russe ne facilitant pas l'approche, en imprimant une tonalité vieillotte à l'ensemble, malgré des velléités progressives intéressantes. Avec ce nouveau "The Keeper of an Hourglass", l'essai sera-t-il transformé ?
Autant le dire tout de suite, le chant reste la pierre d'achoppement de cet album qui marque cependant de nets progrès par rapport au précédent "Dreams of Sea". La langue slave a du mal à passer pour nos oreilles occidentales, et de plus la voix d'Andrei Pischchulov, avec un timbre assez quelconque, de franches limitations dans les aigüs et un vibrato suranné, est mixée très en avant, alors que ce n'est clairement pas un point fort du groupe. En invité au micro, Nikolay Vengrzhanovich s'en sort un peu mieux, avec un chant parfois plus agressif ('Shades of The Past', presque hard rock), mais c'est surtout Irina Surina qui arrive à maîtriser son sujet, apportant une touche de charme slave bienvenue : c'est probablement la piste à suivre si Group 309 continue à chanter en russe.
Pour le reste, des progrès sensibles ont été accomplis : la production met bien en valeur une musique volontiers portée sur un néo-progressif qui se rapproche des styles néerlandais ou polonais (Knight Area, Satellite), avec un bon équilibre entre claviers (le plus souvent en accompagnement, mais aussi avec de jolies intros aux consonances banksiennes : 'May I Draw Wings for Myself') et guitares (avec pas mal de bons soli : 'The Autumn Evening', 'Tranquilly and Uneasily'). La plupart des titres reste dans un format court mais s'attache à varier les angles, maintenant l'intérêt, à l'image de 'The Confession of à Witch' ou 'The Wheel of our Fate', bien réussis.
Malgré quelques titres un peu faibles comme 'Follow The Birds ...' et ses refrains noyés de nappes sirupeuses ou 'One Under The Umbrella', slow quelconque, ce "Keeper ..." s'en sort bien mieux que l'album précédent, mais perd des points par la faute d'un chant discutable.