Après un premier EP éponyme remarqué, le groupe Lucid Dreams (qu'il ne faut pas confondre avec le groupe italien Lucid Dream) profite de la fin d'année pour nous apporter l'Apocalypse sur une galette dorée. Est-ce que cet album s'avèrera une parfaite révélation?
Les guitares au garde-à-vous, l'album débute par deux boulets de canon 'Wings Of The Night' et 'Hellbound', qui ne font planer aucune incertitude sur leurs influences. Sur une ouverture portée par les claviers, le premier morceau voit la guitare se frayer un chemin à coup de riffs tranchants, empruntant parfois la voie du wah-wah (qui n'a rien à voir avec la constellation du chien). La voix de Freddy Vain amène une énergie qui emporte l'adhésion sur les refrains. Cette formule identique se retrouve sur 'Hellbound', avec encore un peu plus de conviction sur les refrains, et toujours sans le moindre accent.
Le groupe ne va pas s'éloigner de cette formule qui ravira les fans de guitares qui explosent sur des soli qui tachent ('See No Evil', 'Build And Destroy', 'Shanghai Cyanide'), les amateurs de batteurs en transe et de chanteurs à coffre. Là où le groupe se distingue, c'est par l'apport des synthétiseurs, qui ne sont pas relégués à l'arrière-plan (sur 'Shanghaï Acid', ils sont plus qu'une rampe de lancement à un solo de guitare narcotique). Pourtant, l'album laisse entrevoir un potentiel encore maladroitement exploité. 'Absence Of Innocence' avance à tâtons avec sa guitare acoustique enroulée en spirale autour des synthétiseurs dans une ambiance assez poisseuse. Les refrains hurlés contredisent tout le travail effectué et semblent révéler que le groupe est perdu lorsqu'il s'écarte de son genre de prédilection.
"Build And Destroy" ne sera pas le missile qui fera exploser le hard rock (metal, tout au plus), mais il serait dommage de bouder le plaisir de taper du pied et de dodeliner de la tête sans pour autant imiter Eddy Merckx. Les compositions sont bonnes, l'énergie est palpable, c'est sûrement en concert que le groupe peut se révéler, mais pour lors, il reste encore écartelé entre ses idoles et quelques tentatives maladroites de s'en éloigner.