Comme pour son prédécesseur, cet album est un véritable foisonnement progressif, conviant moult références au détour de titres à l'imagination débridée au cours desquels les thèmes et les variations instrumentales s'enchaînent sans temps mort. Passons rapidement sur un chant encore perfectible, cependant loin d'être rebutant, le russe étant certes incompréhensible, mais possédant quelques accents plutôt gouleyants et qui n'entravent en rien la beauté des différentes compositions.

L'album débute avec 'Snow', dont les racines yessiennes sont vraiment évidentes, au point qu'aux alentours de la cinquième minute, une séquence d'accords tout droit sortie d''Awaken' est réutilisée par le quatuor. Ce premier titre permet une nouvelle fois de mettre en valeur les talents de claviériste de Dmitry Shtatnov, dont le jeu se rapproche fortement de celui de Rick Wakeman et marque fortement toute l'œuvre de Quorum.
Les autres instrumentistes ne sont toutefois pas en reste, et l'epic 'Another World' va permettre à chacun de faire montre de tout son talent. Après une partie chantée vont s'enchaîner solo de clavier, de guitare, puis une monstrueuse séquence basse/batterie avant que le chant ne vienne reprendre ses droits et ramener tout ce joli monde dans des eaux plus tranquilles.

Comme indiqué précédemment, loin de se contenter d'un seul style, les Russes naviguent au gré de leurs envies d'une référence à une autre. C'est ainsi que '86' nous rappelle les débuts de Marillion, avec une rythmique caractéristique des premières œuvres du groupe. Dans un autre genre, l'instrumental 'Then and Here' débute par un jazz rock évoquant Pekka Pohjola, avant de se poursuivre par un thème très genesien aux arrangements soignés. Le deuxième epic, 'Motion', se présente quant à lui comme une synthèse de l'ensemble, avec toujours une très forte inspiration wakemanienne.
Malgré une production un peu faiblarde, ces sept compositions peuvent (doivent !) s'écouter sur différents plans afin d'apprécier le gros travail d'arrangement qui permet de donner à chaque instrument une réelle importance dans l'univers sonore de Quorum, la basse n'étant pas la dernière tant ses lignes mélodiques rappellent un certain Chris Squire.