Quatre ans après son dernier album "Pursuit", qui n´avait rien de trivial, Stuck In The Sound est de retour sur le devant de la scène. Selon son titre, le groupe semble vouloir revisiter l´univers de la pop (à moins que ce ne soit une fiévreuse déclaration d´amour à Iggy Pop... ). Le groupe aurait-t-il vendu son âme au diable en échange de précieux passages radio ?
A l´écoute de ce nouvel album, Stuck In The Sound donne l´impression que ces années de break ont été placées sous le signe de l'étude effrénée de la musique de leur enfance, légitimant le besoin de partager leurs souvenirs rock. Dominé par une énergie créatrice, l'album est traversé par des coups d´éclats, délaissant légèrement l´acoustique. Les premières mesures chaleureuses de 'Lady Of The Night' cèdent la place à des arpèges de guitare et à un refrain fédérateur tandis qu'un 'Eyes Like This' renoue avec les années 80 du style Pat Benatar. Le titre éponyme se parfume à la dynamite et 'Dies Irae', la meilleure piste de l´album, exécute l´auditeur avec un riff chaloupé de guitare et un chant alarmiste plus proche du punk.
Le groupe n´a pourtant pas tourné le dos à son public et on retrouve parfois sa patte sur les ballades 'Perfect Man' magnifiée par ses claviers (qui accusent quelques ressemblances avec Pink), 'Her' ou encore 'Dance Until Tomorrow', dont le chant légèrement larmoyant remporte l´adhésion. Cependant, le groupe n´innove guère, le disque donnant l´impression d´écouter une compilation des années 90. Et qui dit compilation ne dit pas toujours "synthèse du meilleur". 'Miracle', qui tourne autour de sa basse funky, ou encore 'Fire' ressemblent à des parodies, notamment à cause des voix exagérément aiguës (rappelant les poseurs actuels des radios enchainées). Pour autant, le travail de production assez remarquable rappellera des souvenirs des années 90 aux auditeurs les plus nostalgiques.
Stuck In The Sound aurait pu baptiser cet album "Jazz Jazz Jazz", tant il est en inadéquation avec son titre. Le disque s'apparente plus à une machine à remonter le temps, dans laquelle le groupe produit des morceaux calibrés pour la radio mais où toute identité musicale semble être mise en stand by.