Rares sont les groupes qui auront autant fait l'unanimité dans nos pages par leur médiocrité. Nektar est de ceux-là. Etant jusqu'à présent l'un des seuls à ne pas avoir eu l'honneur de poser une oreille attentive sur les productions de cette formation, il fallait que je répare cela ; c'est chose faite.
La première impression a été pour le moins mitigée et une introspection a été nécessaire : serais-je passé à côté d'un groupe majeur pendant tant d'années ? Serais-je de plus le seul à les considérer comme majeur et dois-je donc prendre rendez-vous d'urgence auprès d'un spécialiste ?
Car enfin dès la première écoute, je n'ai pu que regretter de ne pas avoir connu ce groupe plus tôt.
Down To Earth contient tout ce que, personnellement, je retiens de meilleur dans les formations des années 70's : un côté complètement déjanté qui, à mon humble avis, s'est trop perdu depuis et une spontanéité qui donne bonne humeur.
D'un album qui n'en est pas pour autant culte, on retiendra sans hésiter "Astral Man", "Nelly The Elephant" et "Oh Willy" qui fleurent bon l'esprit festif du Flower Power.
Mais Down To Earth est avant tout un album qui date, dans tous les sens du termes : la production en dérangera plus d'un car elle est moyenne pour un album de 1974, c'est-à-dire franchement médiocre par rapport à ce qu'il est possible de faire de nos jours. L'interprétation est "approximative", pas toujours très en place, en particulier le jeu de batterie un peu brouillon (volontairement, à mon avis, comme c'était parfois le cas à l'époque). Quant aux compositions, elles sentent à plein nez le "beuf" arrangé pour en faire finalement un album.
Et enfin, idée géniale qui fait office de cerise sur la galette, Nektar s'octroie les services d'une section de cuivres qui ajoute à la pêche déjà présente dans les morceaux.
Clairement, c'est l'esprit 70 dans toute sa splendeur que l'on côtoie ici.
Il en ressort évidemment un simple constat : tout le monde peut avoir de temps en temps une phase montante dans une carrière un peu plate. Il semblerait que Down To Earth corresponde à la période faste de Nektar. S'il ne faut en retenir qu'un, c'est peut-être celui-là.
A noter enfin que l'édition remasterisée contient 7 morceaux bonus qui, quant à eux, n'apportent clairement rien de plus mais satisferont certainement le fan inconditionnel.