De retour aux affaires grâce à "Frozen In Time", bon album toutefois accueilli avec tiédeur autant par la presse que par le public, Obituary remet le couvert deux ans plus tard avec "Xecutioner's Return".
Pour ce septième méfait, le mercenaire de la six-cordes Ralph Santolla rejoint les Floridiens, avec la lourde tâche de succéder à Allen West dont le jeu, certes moins virtuose, participait cependant de l'identité d'un groupe qui a toujours misé davantage sur un feeling malsain que sur la technique. Nombreux sont ainsi ceux qui se demandent ce que vient faire là le guitariste, déjà peu à sa place au sein de Deicide. Force est de reconnaître que ce dernier n'apporte pas grand-chose au son d'Obituary.
Est-ce la raison pour laquelle cet opus, au demeurant efficace, ne convainc guère ? Peut-être mais pas seulement. La faute est surtout à chercher au niveau d'une inspiration en berne. Souvent poussifs, les titres s'enchaînent sans passion ni folie. Si son devancier souffrait d'un rapide essoufflement, "Xecutioner's Return" pâtit d'un menu trop inégal où quelques bonnes ruminations côtoient des morceaux qui semblent n'avoir d'autre but que faire du remplissage.
Les premiers sont finalement incarnés par les moments les plus rampants et terreux, à l'image de 'Contrast The Dead' (le plus long du lot), 'In Your Head', aux aplats vicieux, 'Second Chance' et ses riffs qui macèrent dans des boyaux encore fumants ou bien ce 'Feel The Pain' dont le tempo, comme prisonnier d'une gangue lépreuse, ne parvient jamais à s'emballer.
Las, le reste oscille trop entre agressions rapides mais inodores ('Lies', 'Seal Your Fate') et d'autres bien plombées ('Bloodshot') quoique dénuées de cette croûte malsaine qui a fait la réussite des Floridiens. Grâce à leur métier et à la voix vomissante si particulière de John Tardy, ceux-ci sauvent tout de même l'album de la banalité, sinon de l'ennui mais pour combien de temps encore, se sent-on obligé de se demander ?
A l'écoute de "Xecutioner's Return", on mesure finalement combien "Frozen In Time" était un (très) bon cru que son successeur est bien loin d'égaler. Reste cependant un disque honnête mais qui ne marquera certainement pas le genre avec en filigrane cette question : Obituary a-t-il finalement eu raison de se reformer ?