L’attente a été longue pour ce quatrième album de Quidam puisque son prédécesseur "Time beneath the sky" date déjà de 2001. Après le départ de la charismatique chanteuse Emila Derkowska et de la section rythmique, le reste du groupe a fait un break d’un an avant de se décider à continuer. L’arrivée d’un chanteur s’exprimant en anglais est la principale nouveauté de ce Quidam new-look et la principale interrogation est de savoir si le groupe va enfin affirmer son style, typiquement progressif comme sur l’excellent premier ou plus pop/folk comme sur les deux suivants qui m’avaient plutôt déçu. Le groupe annonçait un retour à des compositions plus progressives mais c’était déjà le cas pour le précédent et je n’avais pas vraiment envie d’être à nouveau déçu par une pseudo-suite de 30 minutes.
La surprise est de mise lorsque débute "Hands off", première des 6 vraies compositions, avec un riff de guitare qui semble sorti tout droit d’"In Absentia. Quidam semble vouloir se démarquer de son passé avec beaucoup de bonne volonté, mais le titre se révèle très décevant et, malgré une ambiance générale sombre très réussie qui me rappelle le dernier Moongarden, les mélodies ne sont guère convaincantes et le morceau ne semble mener nulle part. Il serait pourtant dommage que ce premier titre fasse planer, comme cela a été mon cas, un a priori négatif sur le reste du disque car celui-ci se révèle d’excellente facture.
"Not so close" offre une mélodie pop très accrocheuse et le chant de Bartek Kossowicz séduit là où Emila agaçait. "The Fifth Season" et "Queen of Moulin-Rouge" sont construites sur un modèle similaire, une superbe première partie aérienne et romantique qui laisse la part belle à la flûte, une seconde sur laquelle le groupe s’émancipe plus du style qui a fait sa réputation : sur le premier, les claviers se font spatiaux, et le second montre un Quidam plus agressif. Un mot sur le chanteur qui, malgré un très léger accent s’acquitte parfaitement de sa tâche même si on le sent plus à l’aise sur les parties calmes.
Le morceau-titre est dans la lignée de "Hands off" mais en plus direct, plus concis et nettement plus réussi. On a du mal à imaginer que 40 minutes sont déjà passées lorsque débute déjà le dernier morceau "Everything’s ended" construit autour du toujours superbe jeu de guitare de Maciek Meller : l’ambiance y est sombre, le chant parfaitement adapté, et la montée en puissance magnifique rappelle Riverside.
En réfléchissant à ma chronique, j’avais pensé écrire que "The Fifth Season" était mon morceau préféré, mais alors que j’écoute à nouveau le disque, c’est beaucoup moins évident. Même si on a l’impression parfois que le groupe se cherche encore, « surREvival » est sûrement l’album de Quidam le plus cohérent depuis le tout premier. Le néo-progressif de l’époque s’est enrichi de touches métal, jazzy, voire psychédéliques et, même si les premières écoutes sont déconcertantes, une telle variété fait plaisir à entendre. Vivement la suite !!