And Then, They Were … One ! Avec ce nouvel album, publié dans la foulée de "Watch", le Manfred Mann's Earth Band voit partir son dernier membre historique en la personne de l'emblématique batteur Chris Slade, laissant désormais le claviériste seul aux commandes du groupe.
Pour cette nouvelle production au son modernisé de fin des années 70's, et sans tomber dans le concept pur et dur, le groupe s'est amusé à intégrer une ritournelle de quelques notes dans la plupart des morceaux, adaptés au contexte de chacun, donnant ainsi une certaine continuité d'un titre à l'autre. Globalement, les digressions instrumentales si propices aux improvisations live du groupe demeurent présentes, malgré quelques titres au format raccourci, ces derniers se révélant anecdotiques ('Platform End', 'Resurrection').
La galette débute ainsi par un percutant 'Dont Kill it Carol', au cours duquel les instruments y vont tour à tour de leur solo débridé : place tout d'abord aux claviers caractéristiques du maestro, avec même un petit gimmick de piano façon Supertramp, avant un final de guitares grinçantes hélas écourté par un fade-out de mauvais aloi.
Après une telle entame, la suite souffre quelque peu de la comparaison et, si l'on excepte l'enjoué 'You Angel You', une certaine forme de plénitude envahit peu à peu l'auditeur à l'écoute des autres titres. On se sent bien, dans un univers balisé légèrement ouaté, les minutes passent et les morceaux s'enchaînent sans trop d'aspérité. Alors certes, quelques parties instrumentales viennent de temps à autre secouer le cocotier, mais même le violon virevoltant de 'Waiting for the Rain' ne parvient pas à sortir l'ensemble du confort dans lequel le groupe s'est installé. Et la conclusion par le paresseux 'Resurrection' ne fait qu'accentuer cet effet : à trop vouloir simplifier son propos, Manfred Mann en a quelque peu oublié ce qui faisait le sel de ses productions précédentes, donnant l'impression par moments d'un travail inachevé.
Ni bon ni mauvais, "Angel Station" fait partie de ces albums dont on ne retient au final qu'un ou deux titres plus marquants propres à compléter une compilation, mais que l'on ne sort que peu souvent de la naphtaline pour le replacer dans son intégralité dans la platine du salon.