Treizième ou peut-être quatorzième album solo de Steve Howe ? A vrai dire, on ne sait plus trop. Inutile de présenter cette icône de la guitare qui a marqué de son empreinte l'histoire du progressif et du rock tout simplement.
Spectrum est totalement instrumental et Mr Howe a fait dans le varié. Il y en a pour tous les goûts.
Pas moins de quinze morceaux sont là pour prouver, si besoin est, l'étendue du registre du bonhomme.
Finalement assez courtes, ces petites saynètes offrent toutes un style et un toucher différents.
Il serait trop fastidieux de les énumérer (Jazzy, bluesy, planant, énergique etc. etc...) mais chacun y trouvera son compte sauf, peut-être, ceux qui attendaient du pur progressif.
Malgré un ou deux morceaux plus ou moins alambiqués, l'ensemble oscille entre couleurs et sentiments. L'émotion prédomine et les mélodies, parfois un peu faciles, caresse vos oreilles de bout en bout. Quelques petits brûlots techniques viennent tout de même s'immiscer de ci-de là, évitant un effet "mou du genou" indésirable.
Certes Steve Howe s'est fait plaisir et ça se sent, mais on attendait un album plus engagé, moins lisse. A force de jouer les consensuels Mr Howe glisse de plus en plus vers le lustré, voire le poli et vu le passé du personnage c'est un peu dommage. Ceci n'altère en rien le plaisir d'une écoute, volontiers répétitive.
Spectrum séduira évidemment les accros d'Asia et, dans une moindre mesure, ceux de Yes. Si vous n'aimez ni l'un ni l'autre, jetez quand même une oreille sur cette galette, on ne peut rester indifférent au talent d'une légende, si vivante, du rock.