Lands End est un groupe américain, originaire de la Californie, relativement méconnu dans nos contrées. Pourtant, le groupe est loin d’être débutant comme le prouve sa discographie et vient de mettre à profit l’année 2005 pour sortir d’un long silence en sortant son cinquième album (si l'on compte An Older Land) intitulé « The Lower Depth ». Mais pour l’heure, laissez moi vous parler de son prédécesseur, à savoir « Natural Selection ».
Musicalement, la base est à chercher indiscutablement du côté de Pink Floyd. Que ce soit sur le plan guitaristique ou bien au niveau des claviers, c’est la référence la plus évidente. Ces mêmes claviers font parfois penser à Tangerine Dream dans les parties atmosphériques. Les autres influences sont à chercher du côté des autres grands du progressif des années 70, ce qui est en soit loin d’être une grande originalité. Mais en fait, tout cela est assez réducteur car Lands End a bel et bien une personnalité propre. C’est sans doute le plus étonnant, mais ce groupe résolument moderne ne sonne pas vraiment actuel mais ne sonne pas non plus tout à fait 70’s.
Passons rapidement sur la courte intro, pour nous intéresser directement au cœur du disque à savoir les cinq morceaux principaux. Et bien, sans parler de sans-faute car nous le verrons plus loin, ce n’est pas le cas, ces cinq compositions sont suffisamment variées et suffisamment accrocheuses pour nous tenir en haleine pendant plus de 73 minutes. Que ce soit le majestueux « From The Ruins Of A Fallen Empire », le touchant « An Emptiness That Cannot Be Filled », le grandiose (pas seulement par la longueur) « Natural Selection », le très original et entraînant « My Home » sans oublier un « Love Through The Winter And Blood In The Summer » pour le moins intéressant, tous réclament de nombreuses écoutes pour en apprécier toutes les subtilités. Tout cela garantissant une durée de vie fort conséquente…
Bien sûr, tout n’est pas non plus parfait. Deux points me semblent assez perfectibles. Le chant de Jeff Mc Farland tout d’abord, bien qu’irréprochable dans son périmètre, son registre me paraît un peu limité. L’autre point délicat est le jeu du batteur, Mark Lavallee, qui s’enferme parfois dans des plans un brin monotones et manquant un peu d’imagination. Je pourrais également mentionner une tendance à tarder à lancer la machine (la plupart des intros sont longues, parfois très instrumentales et peuvent rebuter nombre d’entre vous, particulièrement sur le morceau titre) mais en ce qui me concerne, cela ne m’a jamais paru gênant pour autant que l’on rentre, comme je l’ai fait, dans l’univers Lands End…
Au final, je ne peux m’empêcher d’être sous le charme de ce concentré de talent ! Il ne manque pas grand-chose pour accrocher un 9, mais de toute façon, c’est sans la moindre hésitation que je vous encourage à jeter une oreille attentive sur ce disque et à garder en mémoire ce groupe qui devrait ne pas avoir fini de faire parler de lui..