Depuis leur premier album, plus de six ans ont passé et les Philosophes de Comptoir hollandais ont changé de voix sans pour autant changer de voie. Si Leon Brouwer a cédé sa place de chanteur à Peter Van Asselt (ex Xposure), ce dernier est arrivé tardivement alors que l'enregistrement de l'album était fini à l'exception des parties vocales dont un grand nombre a été confié à pas moins de cinq autres vocalistes.
L'album démarre avec 'Freeway', une piste de cinq minutes où la guitare ronflante s'en donne à cœur joie pour porter un hard-rock qui hésite entre west coast et influence purpeleénne. Cette première occasion d'entendre la voix de Peter Van Asselt laisse un peu dans l'expectative : est-elle vraiment juste ? Heureusement, les autres interprètes, Michel Legrand (Cirrha Niva), Erik Masselink (Gate 6), Paul Adrian Villarreal (Sun Caged), Maikel Hergers (Mystrez) et Marleen ten Hove, vont apporter d'autres facettes vocales plus convaincantes.
Musicalement, ce nouvel album s'est un peu éloigné du rock progressif dont il n'a guère gardé que la longueur des pistes (cinq des neufs morceaux dépassent les sept minutes) et des lignes rythmiques parfois complexes. Les compositions seraient plutôt plaisantes, à l'instar de l'excellente dernière plage, '`till We Meet Again', une des plus progressives de l'album, mais la trop grande variété de voix, allant de la douce féminine à la rocailleuse chevrotante, finit par être déroutante, voire lassante.
Ce second opus de TBP ne convainc pas sur la durée. Quelques bons titres bien interprétés se perdent dans une masse de musique et de chant variés à l'excès. L'album aurait gagné à être plus court et cohérent. Le résultat est loin d'être catastrophique, mais bien en deçà de ce qu'on pouvait espérer après un premier effort d'excellente facture.