Mirramaze nous vient tout droit d'Oslo et propose avec "Rotten Soul" son quatrième album, faisant suite à "Prozac Nation" sorti quant à lui en 2013. La bande nous livre ici un heavy rock/stoner que l'on pourrait rapprocher de groupes tels que Soundgarden, Black Stone Cherry ou encore des Australiens de Tracer. Toutefois, si un potentiel certain transparaît au fil des écoutes, Mirramaze n'est pas encore prêt à se hisser au niveau des formations citées plus haut.
On sent que le groupe a souhaité instaurer une ambiance particulière sur cet album, entre chaleur et mélancolie. Le pari est sur ce point plutôt réussi, grâce à un opus se révélant très (trop?) homogène, et une production chaude adaptée, mettant notamment en valeur la basse, fait suffisamment rare pour être souligné. La voix de Peter est également un bon élément, car si elle manque parfois de puissance et de variations, son côté éraillé (qui fait penser à Mat au sein de Bukowski) sied particulièrement bien au propos.
C'est 'Empty Curses' qui se charge d'ouvrir les hostilités de façon très directe. Il s'en dégage une belle énergie, avec un riff de guitare lorgnant vers Lynyrd Skynyrd. Malheureusement, et ce sera le cas pour la grande majorité des 8 titres présentés (sans compter la reprise acoustique de 'Weep And Moan'), le refrain ne se montre pas du tout à la hauteur. Dans ce domaine, seuls 'Mean Things' et 'No Good Rotten Soul' (malgré quelques passages vocaux un peu forcés) s'en sortent avec les honneurs.
Même avec seulement 35 minutes au compteur, "Rotten Soul" tourne finalement vite en rond. L'intérêt qui pouvait être suscité par les deux premières chansons laisse vite place à l'ennui ('Stray Cat', 'Dystopia', la ballade 'Weep And Moan'), la faute à des morceaux tous construits sur le même modèle, à savoir un mid-tempo basé sur un riff simple et trop souvent similaire, ainsi que des soli pauvres voire inexistants. Même les parties de violoncelle assurées par la dénommée Kiki - qui pouvaient apporter un vrai plus - finissent par lasser, car on les retrouve posées de façon quasi-identique sur chaque composition.
Si "Rotten Soul" n'est pas un album honteux, le groupe aura bien du mal avec ce genre de sortie à se démarquer des dizaines d'autres formations officiant dans le même style, surtout qu'il s'agit déjà de leur quatrième album. Mirramaze doit impérativement travailler plus profondément ses compositions (qui ne manquent pas de bonnes idées) et leur apporter des refrains dignes de ce nom pour faire la différence.