Ne sous estimez pas votre culture musicale si vous ne connaissez pas Bill Fay car c’est un chanteur qui est relativement resté dans l’anonymat. Bill Fay est Anglais, songwriter et pianiste de son état. Il a commencé à écrire ses 1eres chansons au début des années 60. En 67, il signe chez « Decca » avec lequel il sort 2 albums : Bill Fay (70) et Time of the last persecution (71). Mais le peu de succès de ces réalisations décide le label à se séparer de cet artiste atypique. Bill retourna en studio à la fin des années 70 pour sortir un 3éme album intitulé « Tomorrow, tomorrow § tomorrow » qui sera seulement édité en Janvier 2005 par Durto/Jnana records. En 2004, Wooden hill records sort « From the bottom of an old grandfather clock », une belle collection de démos réalisées entre 66 et 70. Finalement, c’est Ecclectic disc qui en mai 2005, ressortira les 2 premiers albums de Bill.
Que peut donc attendre un amateur de prog d’un chanteur inconnu dont l’album éponyme dure 40,27mn et qui est composé de 15 titres dont le plus long fait 3,33 ? juste de passer un bon moment en compagnie d’un très bon chanteur au charme indiscutable sans se prendre la tête sur des arrangements tortueux.
Le chant de Bill Fay fait indéniablement penser à un croisement entre Peter Hammill et Steve Winwood mais amateurs exclusifs de prog ne vous enflammez pas car les compositions s’inscrivent plus dans le style songwriters, pop folk, et variétés que dans des développements alambiqués à la sauce du vieux Vdgg.
A préciser que tout au long de ce 1er album, Bill est accompagné par un orchestre qui pourrait faire penser, par moments, aux dernières productions de Neal Morse avec toutefois moins d’envolées lyriques.
Ces arrangements orchestraux sont particulièrement bien réussis car ils sont parfaitement bien en phase avec le chant. Cela donne un aspect presque classique à certains morceaux, tout en diminuant le côté morbide de quelques paroles comme dans le superbe « the sun is bored ». Les 2 bonus qui agrémentent la fin du cd sont issus d’un 45t sortis en 70.
Après une dure journée de travail, un album de Bill Fay peut vous délasser mais il ne vous motivera pas pour repartir faire un jogging, car il peut paraître longuet.