Animé par une bande de (faux) frères, The Real Mac Coy fait partie de ces jeunes pousses qui redonnent des couleurs au stoner hexagonal. Un premier album suivi de peu par un split a marqué son histoire depuis sa formation en 2008, carrière en devenir que vient enrichir "In The Distance", deuxième rondelle qui sent sous les bras, taillée pour les rades crasseux et enfumés de banlieues.
La peau épaisse, ces morceaux macèrent dans une bonne couche de mazout. Comprendre que le rock caillouteux que forgent ces solides gaillards du sud de la France ne résiste pas aux sirènes de la déesse doom, avec laquelle on le surprend souvent à copuler, témoin ce 'Flow' que creusent des lignes grosses comme des câbles à haute tension.
Aussi trapu que velu, l'opus défile vite, empilant huit titres directs sinon calibrés, format court qui permet à ses géniteurs de maintenir fermement une lourde turgescence. Seul, du haut de ses presque 8 minutes au jus, 'The Distance' par ses lents et pesants modelés, rompt cette trame au maillage serré.
S'il n'innove en rien, ce qui du reste n'est certainement pas son propos, The Real Mac Coy récite le credo avec application, assurance d'une belle bûche dans la figure, témoins des brûlots de l'acabit de 'Dead Man Walking' qui semble prisonnier d'une gangue rocailleuse ou bien encore ce 'Erased' tout aussi plombé. Parfois, le groupe flirte avec un blues lancinant, ce qui lui réussit plutôt bien, comme le démontre le crépusculaire 'Remains'.
Des compos bien charpentées, un savoir-faire certain, mais le tout manque un peu de charme et de cette folie qui distingue la solide galette du grand disque. Au final, s'il s'écoute sans déplaisir, "In The Distance" peine tout de même à susciter l'envie, l'excitation. Reste une très honnête saillie idéalement taillée pour la scène, domaine où The Real Mac Coy peut se lâcher et ouvrir les vannes d'une énergie aussi rugueuse que communicative.