Tout droit venu du Canada, Dream Aria nous ouvre son univers avec ce premier album pour le moins éclectique. Tellement éclectique que je me demande si In The Wake a sa place dans MW...?
Mené par sa chanteuse de main de maître, le groupe est franchement difficile à cerner. Evoluant dans un mélange bizarre d'atmosphérique, de pop rock, voire parfois de dance (certains rythmes), le style finalement très personnel de Dream Aria est pour le moins déconcertant. Chaque morceau est une nouvelle découverte. Point de fil conducteur pour familiariser l'auditeur ce qui finit par donner l'impression d'un fouillis nébuleux.
Le chant de Ann Burstyn est vraiment le seul repère fiable et récurent de l'album. Sa voix fort bien maîtrisée enchante tout au long des compositions et matérialise heureusement une personnalité diaphane que la première écoute ne laisse pas pressentir.
Son registre glisse des murmures vers le lyrique sans difficulté, passant allègrement par toute une palette que bien des chanteuses métal peuvent lui jalouser.
Les musiciens de Dream Aria osent, avec un certain succès, des alliances ontre-nature. Les mélodies douces et sucrées lorgnent parfois vers l'easy listening sans jamais en franchir la limite. On se retrouve assez rarement en terrain connu. Peut-être certains moments peuvent vous rappeler un Mike Oldfield période commerciale, sans que ce soit péjoratif.
Plusieurs écoutes seront nécessaires pour cerner l'essence de Dream Aria. Le groupe est irréprochable dans sa capacité à se libérer de tout carcan musical. N'écoutant que leurs envies, les musiciens finissent par occulter ce manque de cohérence flagrant et embarquent, souvent malgré lui, l'auditeur vers des terres sur lesquelles il n'aurait jamais mis les pieds tout seul.
Quelquefois, on ressent le besoin de s'éloigner momentanément de son courant musical de prédilection pour mieux y retourner ensuite. Dream Aria est parfait pour rassasier cette éphémère appétit de nouveauté et de différence.