Last Autumn's Dream est avant tout connu des aficionados de hard FM grâce à la fréquence assez impressionnante de ses sorties, au rythme d'un album par an ! Plus admirable encore, cette régularité ne se fait pas au détriment de la qualité : difficile de trouver un album franchement mauvais du groupe depuis le premier en 2004. Toutefois, "Level Eleven", paru l'année dernière, commençait à laisser apparaître quelques signes de faiblesse. Peut-être était-il temps pour le groupe d'espacer un peu plus ses sorties ?
Cette idée n'est visiblement pas partagée par la bande, qui remet ça un an plus tard avec "Paintings", objet de cette chronique. Et après de multiples écoutes, si on se dit que Last Autumn's Dream a incontestablement beaucoup de talent, on ne peut aussi que regretter qu'ils se soient permis un peu trop souvent de céder à des facilités de composition désormais trop voyantes.
Pourtant, l'album démarre sur les chapeaux de roue avec trois titres imparables : 'My Mistake To Make', morceau très classique mais remplissant parfaitement son rôle, 'Bring Out The Heroes', single plus agressif (pour le genre...) et surprenant, ainsi que 'Out Of Love' et son refrain rappelant un Bon Jovi en forme, laissent entrevoir le meilleur pour la suite.
C'est à partir de 'Too Late' que Last Autumn's Dream va entamer une baisse de régime. Si cette chanson n'est pas foncièrement ratée, en partie grâce au chant unique d'Erlandsonn, elle est simplement trop évidente, notamment de par son refrain déjà entendu maintes et maintes fois dans les précédentes réalisations du quatuor. 'Take It On The Run' (la ballade semi-acoustique de rigueur) et 'Wont'cha Stay The Night' suivent le même chemin, à savoir des morceaux acceptables mais vite oubliés, créant ainsi un ventre mou portant préjudice à l'album.
'An Eye For An Eye' reprend quant à lui le côté plus sombre qu'on trouve sur 'Bring Out The Heroes'. Dommage qu'à côté de couplets tout simplement jouissifs, un refrain en décalage, forcé et répétitif, gâche toutes les bonnes idées présentes sur ce titre. La fin de l'album, par le biais de 'Bitter Blue', mais surtout de 'In Case Of Landing' (plus moderne, avec un côté 'Fast Cars', toujours Bon Jovi) et 'Rock Star Crazy' - qui vous fera à coup sûr taper du pied - permettent de terminer l'album sur une note positive. Il faut signaler que si la production manque parfois légèrement de puissance, elle met parfaitement en valeur chaque instrument. Cela permet d'apprécier une section rythmique au top ainsi que des soli globalement plus inspirés que sur le précédent disque.
Sur onze titres (en comptant le bonus), cinq sont vraiment excellents. Le reste, bien qu'honorable, cède trop souvent à des automatismes de composition, faisant de "Paintings" un album sympathique mais frustrant. Attention pour la prochaine fois...