C'est à la fin des années 70, en pleine période punk que The Police débarque sur les ondes et sur nos platines. Et les débuts sont difficiles puisque le groupe emprunte quelques milliers de livres au frère de Stewart Copeland, Miles, pour enregistrer son premier LP, "Outlandos d'Amour". Derrière ce nom énigmatique se cache une contraction peu évidente de "Outlaws Of Love" et de "Commandos de l'Amour".
La maquette est brouillonne mais Miles Copeland voit en 'Roxanne' un potentiel. Il propose la maquette à A&M qui décide de financer l'enregistrement de l'album. La suite, tout le monde la connaît : le disque marche au-delà des espérances dans le monde entier et 'Roxanne' est propulsé comme succès planétaire qui traversera les modes et les époques.
Le reste de l'album est moins connu, à l'exception de 'So Lonely', titre rock porté par la frénésie rythmique de Copeland et sa frappe énergique très organique, et de 'Can't Stand Losing You' au rythme reggae comme plusieurs autres titres. C'est le cas de 'Hole In My Life' et de 'Masako Tanga'. Pour le reste, l'influence punk de l'époque se ressent dans le rock brut de The Police et particulièrement sur 'Truth Hits Everybody' ou 'Next To You'.
L'accent est mis sur les mélodies brutes et directes. La construction des morceaux, bien que sommaire, laisse apparaître quelques breaks subtils sur 'I Can't Stand Losing You' ou sur 'So Lonely', et Andy Summers se fend de quelques effets et de solos aussi courts qu'à propos. L'influence de The Clash se ressent dans les textes ainsi que dans la faculté du groupe à envoyer des riffs et mélodies directs au travers d'une musique sans fioritures.
"Outlandos d'Amour" souffre de son âge et, excepté quelques tubes intergalactiques, l'album a plutôt mal vieilli. Sting y chante d'une manière datée elle aussi, avec peu de subtilité, loin de celle dont il saura faire étalage avec le groupe puis en solo dans le futur. L'intérêt de l'album réside dans la nostalgie de la découverte d'un groupe qui deviendra mythique. Il s'appuie sur trois titres phares mais le reste est trop inégal pour en faire un incontournable. Il laisse toutefois entrevoir un potentiel qui mènera The Police au sommet.