Sons Of Texas. Avec un nom pareil, pas besoin d'avoir fait Polytechnique pour deviner peu ou prou le style pratiqué. Hellyeah, Sevendust, Five Finger Death Punch... Tous ces noms vous viendront immédiatement à l'esprit dès les premières notes de 'Never Bury The Hatchet', entame en forme d'uppercut de moins de trois minutes. 'Pull It And Fire' poursuivra dans cette même voie, ajoutant en plus ce groove que ne renierait pas un Nickelback qui aurait décidé de brancher à nouveau les amplis.
Si le groupe ne fait pas franchement dans la finesse (grosse production "Made In USA") ni l'originalité, ce serait vraiment être de mauvaise foi que de ne pas reconnaître aux musiciens un talent certain pour dégoter des rythmiques en béton (la virulente 'Nothing Hill') et des refrains entêtants comme celui du morceau éponyme mais encore 'Blameshift', véritable petite pépite qui se démarque du reste en grande partie grâce à ses tonalités différentes, moins sudistes. Autre très bon point, des soli inspirés tout au long de l'album (celui de 'Morals Of The Helpless Kind' est carrément jouissif) et ne tombant jamais dans une stérile démonstration. Assurément l'un des atouts majeurs du disque.
Néanmoins, tous ces éléments positifs ne suffisent pas toujours à maintenir l'intérêt durant 40 minutes. "Baptized In The Rio Grande" contient aussi son lot de chansons interchangeables (citons par exemple 'The Vestryman', ou le final 'Texas Trim') qui donnent une désagréable sensation de remplissage. D'une façon générale, si chaque chanson prise individuellement est bonne voire excellente, une certaine lassitude s'installe en chemin pour celui qui se décide à écouter l'album en entier, même si deux ballades de rigueur au côté Stone Sour très prononcé (la voix de Morales se rapproche sur cet exercice de Corey Taylor) tentent de varier les ambiances. On sent malheureusement que la bande a parfois eu du mal à s'affranchir de certains codes propres au genre, ce qui lui aurait pourtant permis de prendre quelques longueurs d'avance dans un style parfois trop balisé.
"Baptized In The Rio Grande" devrait contenter la plupart des amateurs des groupes mentionnés plus haut, sûrement le temps de quelques trajets en voiture (attention aux radars !). Il lui manque simplement ce petit quelque chose qui lui aurait permis de passer à un stade supérieur. Reste un premier album dans l'ensemble bien pensé et agréable à écouter. C'est déjà pas mal, non ?