Ten
propose en 2006 son second opus - après "Return To Evermore" - sans
Vinny Burns à la six cordes ni Don Airey aux claviers, remplacés
qu'ils ont été par Chris Francis et Paul Hodson. "The Twilight
Chronicles", tout comme l'excellent "Babylon" sorti six ans auparavant,
est un concept-album. La ressemblance s’arrêtera là. Plus
symphonique, dans sa première partie, que son cousin de l'an 2000,
"Twilight Chronicles" est loin d'être aussi réussi.
Les
facteurs de ce coup de mou dans la carrière du combo de Gary Hughes
- l'homme dont on reconnaîtrait la voix même s'il reprenait un
titre de Mireille Mathieu - sont au nombre de trois. Trop de
longueurs, trop de ballades, trop de morceaux convenus.
Gary
Hughes est un spécialiste de la chanson à rallonge, on le sait.
Parfois ça fonctionne quand l'inspiration mélodique est là,
parfois il nous perd en route quand les thèmes se font moins
addictifs. Cette tendance à jouer les prolongations est connue,
certes, mais là les gouttes font déborder le vase. Avec six
morceaux de sept minutes, un de dix et un de douze, il y a intérêt
à avoir des choses à dire. Or ce n'est pas le cas. Et vas-y que je
te rajoute des orchestrations symphoniques, que je te fais durer les
intros et que je te répète les thèmes musicaux à l'envi...
Le
blondinet adore les ballades, il en a d'ailleurs pondu des
magnifiques, mais là, trois d'un coup c'est l'overdose (d'autant
qu'elles ne vous aideront guère à conclure, à moins qu'elle ne
soit très amoureuse). 'This Heart Goes On' par exemple frise la
niaiserie et peine à être rattrapé par la pourtant jolie mélodie
d''Elysian Fields' car répétée avec trop d'insistance.
Le
hard mélodique, le créneau de Ten, n'est pas réputé pour affoler
les compteurs de l'originalité, mais certains morceaux de ce
"Twilight Chronicles" battent des records d'inspiration en berne.
'Hallowed Ground', 'Oblivion' - flingué par sa batterie en carton - et
'Tourniquet', par exemple sont bourrés de clichés et ennuient
rapidement.
Il est toutefois possible de retenir 'Rome' (la seconde partie du titre d'ouverture
qui nous avait symphoniquement bien ennuyé avec son entame), 'Born To
The Grave' qui attaque le cerveau avec sa mélodie porteuse, 'The
Chronicles' qui envoie du lourd et 'The Twilight Masquerade' qui remplit
son office.
Le
huitième album de Ten ne restera donc pas dans les mémoires. Le
voile sombre tissé par "Return To Evermore" continue de se déployer
sur Ten avec ce "Twilight Chronicles". En effet, depuis le fameux
binôme "Babylon"/"Far Beyond The World", les Anglais semblent être, et
de manière inquiétante, vraiment à la peine.