Né en 2013, Golden Caves s'inscrit dans une longue tradition hollandaise du rock à chanteuse. N'allez cependant pas croire que le groupe creuse le même sillon symphonique que Within Temptation et autres Epica avec lesquels il ne noue tout simplement aucun lien. Si nous devions nous essayer au jeu des influences, ce serait plutôt vers The Gathering que notre choix se porterait naturellement, encore que la comparaison ne dépasse en fait guère que les atours atmosphériques et la voix émotionnelle d'une pureté cristalline partagés par les deux formations.
La personnalité de cette jeune pousse est à gratter ailleurs, dans les élégantes racines progressives, pour commencer, qui font plus qu'affleurer à la surface de la musique qu'elle façonne avec énergie et générosité. Simple EP d'une bonne trentaine de minutes, "Bring Me To The Water" n'en est pas moins à négliger, carte de visite pleine de fraîcheur à laquelle on pardonnera facilement de n'être en majorité composée que de vieux titres déjà connus, figurant au menu d'une promo digitale accessible sur sa page Bandcamp.
Quintet dont les rôles sont répartis entre deux femmes (chant et claviers) et trois hommes (le reste), Golden Caves enchante tout du long de cette (trop) courte demi-heure où des arabesques progressives viennent nourrir un rock atmosphérique de bon aloi, certes encore modeste mais d'une agréable simplicité, matériau au format resserré qui doit beaucoup de son charme aux caresses vocales de Romy Ouwerkerk, laquelle conjugue talent et beauté. Tour à tour puissant ou plus intimiste, son chant emporte tout, fil d'Ariane nous guidant à travers des paysages aux arrangements gracieux. A ses côtés, guitare d'une pureté d'airain et synthés tressent des mélodies dont le manque d'originalité ne grève en rien leur pouvoir de séduction.
L'entrée se fait avec l'inédit titre éponyme, tout en rondeur et délicatesse. A l'autre bout se trouve 'Strangers' que l'on découvre également, composition pleine de finesse malgré des traits qui se durcissent parfois. Entre les deux se serrent les cinq morceaux que nous connaissions déjà mais dont on ne se lasse pas, entre le très progressif 'Colors', l'épuré 'Exciliration', respiration que bercent des notes de piano, 'My Demons Hunt', seconde ballade aux lointaines influences floydiennes, sans oublier ce 'Nature' percussif qui accueille lui aussi une prestation chargée d'émotions de la belle Romy. Et plus qu'aux ancêtres de la scène batave, c'est à The Last Embrace auquel on pense finalement à l'écoute de ces pulsations ciselées avec précision.
"Bring Me To The Water" incarne les débuts riches en promesses d'un groupe dont nous suivrons avec plaisir et intérêt la carrière. Le potentiel est là, le jeu aussi auxquels il ne manque qu'un peu de plus de personnalité, qui viendra avec le temps, soyons-en sûr.