Van Halst (le nom est issu de celui de
sa chanteuse) est un groupe canadien pratiquant un hard rock/metal au
parfum gothique, et pourrait bien rappeler quelques souvenirs aux
amateurs des premiers albums d'Evanescence, dont le nom revient
fréquemment à l'esprit au cours de l'écoute de "World Of Make
Believe", premier album de la formation.
'The End' (on commence par la fin,
donc !) rentre tout de suite dans le vif du sujet après une courte
introduction atmosphérique et nous donne l'occasion d'entendre une
production équilibrée à défaut d'être transcendante, tout comme
le morceau d'une manière générale d'ailleurs. Le refrain sur fond
de chœurs virils ('Stand Up !, Stand Up !') est calculé pour faire
un tabac en concert et la voix de Kami Van Halst n'est pas
désagréable (Amy Lee n'est parfois pas loin), même si son chant
hurlé manque cruellement de mordant et/ou de personnalité. Un petit
break très classique, un dernier refrain, hop, emballé, c'est pesé.
Et la formule sera plus ou moins similaire tout au long du disque : une alternance chant clair/hurlé, soutenu par un riff que la bande veut
rendre le plus accrocheur possible ('Save Me', 'World Of Make
Believe', 'Monster'...).
Probablement conscient que ce schéma risque d'épuiser rapidement l'auditeur, Van Halst essaye tant bien
que mal de varier les ambiances, comme sur la tranquille 'Ryan's Song',
à la mise en son très moderne, qui démarre sur de jolis arpèges
et dont la montée en puissance fonctionne globalement assez bien. On
trouve cependant un gros pompage en règle avec la pseudo-ballade
'Denying Eyes', dont la mélodie principale est presque note pour
note identique à celle de 'Til The Dust Is Gone' du projet Art Of
Anarchy (Scott Weiland, Bumblefoot...). Assez difficile de croire à
une simple coïncidence lors de la comparaison des deux titres, même
si la chanson évolue un peu différemment ensuite.
'Monster' remet de l'ambiance dans un
album qui commençait à s'installer dans un faux rythme même si
encore ici, difficile de s'emballer pour les parties hurlées
de Kami qui prêteraient presque à sourire. Il est assez dommage que
cette dernière ne se contente pas de travailler son chant clair,
bien plus convaincant. Encore plus embêtant, les trois derniers
morceaux sont carrément soporifiques, et les bonnes idées présentes
(le joli piano de 'Perfect Storm', entre autres) sont du coup vite
balayées pour laisser place à un sentiment d'ennui embarrassant.
Pour son premier opus, Van Halst est
loin d'avoir réalisé une œuvre inoubliable, beaucoup trop calibrée
pour susciter une franche adhésion et s'enfonçant dans un rythme mou,
notamment dans sa deuxième partie. Tout ces éléments ajoutés à
une voix pas toujours bien maîtrisée finissent par avoir raison
d'un album pas dépourvu de potentiel pour autant. Reste au groupe à
mieux digérer ses influences et à peaufiner ses compositions pour
parvenir à marquer durablement les esprits.