Lody Kong est le groupe formé par Zyon et Igor Cavalera, deux des fils de Max Cavalera, le chanteur guitariste de Soulfly. Il est peu dire que cet héritage se ressent au niveau musical, Lody Kong ne faisant pas dans la dentelle, le groupe évoluant dans un style aux confins du punk, du metalcore, du nu metal, et du thrash.
L’ensemble est brut, rugueux, et ne s’encombre ni de fioritures, ni de finesse. Mené par Igor Jr et Zyon, le groupe mélange esprit punk old school et gimmicks empruntés au nu metal, pour nous proposer des compositions lourdes dans lesquelles les parties rythmiques se payent la part du lion (la basse y est particulièrement présente). De fait, on pourrait presque qualifier le style de Lody Kong de sludge metal ou de post hardcore.
Si les amateurs de sonorités pesantes et mal dégrossies pourraient trouver leur compte dans cette succession de titres expédiés en rafale, ceux qui ne rechigneraient pas devant un peu de diversité et d’originalité en seront certainement pour leurs frais. En effet, ce disque se veut direct, monolithique même. En tout cas un peu trop pour susciter une large adhésion, au-delà d’un cercle restreint de nostalgiques de la scène nu metal dans ce qu’elle avait de plus basique. Mais pour les autres, la digestion risque d’être compliquée, d’autant que les compositions sont un peu convenues et ne brillent guère par leur originalité. On peut en effet trouver facilement mieux ailleurs. Ainsi, le morceau 'Dreams And Visions' pourrait évoquer du Voivod, mais sans le génie et le sens du contre-pied des Canadiens. Le final de 'Chillin’, Killin’' semble inspiré des périodes les plus lourdes de Metallica, mais sans retrouver la technique et les changements d’ambiance propre au quatuor de la Bay Area. De ce fait, le résultat manque de relief.
Pourtant Lody Kong paraît animé de bonnes intentions, en proposant un album décomplexé, mais il peine à convaincre réellement. Le fait que le groupe semble hésiter quant à la direction musicale à emprunter ne doit pas y être pour rien. Entre l’esprit punk irrévérencieux et hardcore bourrin, il donne le sentiment de se chercher et se trouve un peu coincé entre ces deux approches. Sans parvenir à s’imposer dans l’une d’entre elles.
À trop privilégier une approche "bruitiste", à l’image du son brouillon du titre 'Dreams And Visions', et une véhémence unidimensionnelle, le groupe génère très rapidement une sensation de lassitude. Sentiment renforcé par un son très dense et confus, les couches s'empilant en un mille-feuille peu aisé à digérer.
Un premier essai qui reste donc encore insuffisamment abouti.