DarkRise est une formation transalpine pratiquant une musique poisseuse, sombre et violente. Après avoir délivré quatre pièces de qualité, le combo fait à nouveau retentir les verts alpages de sonorités brûlantes, putrides, et brutales dignes de Suffocation, auxquelles s'ajoute un vrai penchant thrash. La musique ainsi gorgée de malignité et de violence rappelle leurs compatriotes de Kreator ou Coroner.
Dans cette poisse sonore, les guitares dictent leur loi, imposant des cadences effrénées sur lesquelles le souffle se perd et des ambiances crasseuses qui font froid dans le dos. La formation est passée maîtresse dans l'art des invocations infernales et des blasts ravageurs. L'auditeur est donc tourmenté par cette assise rythmique impeccable et ces riffs assassins. Quant aux interventions de six-cordes, elles font jaillir la lumière au milieu des ténèbres contées par les vocaux graisseux qui naviguent dans les profondeurs abyssales et y côtoient les trépassés maudits...
Dès les premières secondes, cette mise en place terrasse l'oreille : la voix vomit ses passions morbides ('Blinded' ou 'A Solid Plan'), les blasts agressifs explosent en tous sens, en un véritable chaos rythmique, étouffant et glauque, digne de Hate Eternal, "Altar of Madness" ou "Post Momentary Affliction"("You'll Be Blinded for This"). Par ailleurs, la guitare délivre des phrases dissonantes, des
traits punks jetés à la face de l'auditeur, comme sur
l'ultime torture sonore qu'est 'Christ Sucks'. Toutefois, ce déluge sonore ne se fait jamais au détriment du groove, puisque la batterie tisse des interventions sur lesquelles il fait bon se dandiner, et la basse se permet quelques petits moments de gloire ('A Solid Plan'), ainsi que quelques gimmicks claquants, presque funky.
DarkRise propose une musique puissante digne des tenants du death historique, dans laquelle les rythmes sont le seul point d'ancrage. "Fear, Hate & Corruption" est une galette sale, poisseuse et malsaine sur laquelle le groupe dévoile un amour du death violent, brutal, blasphématoire et malsain. Ce disque est ainsi une œuvre bien construite, qui même si elle suit un cahier des charges très précis, n'en demeure pas moins très agréable à écouter.