Bien que d'origine polonaise, Agnes Pihlava s'est faite remarquer en terminant quatrième de la seconde édition de Idols Finland en 2005. Ses reprises d'Europe, Whitesnake, The Rasmus ou Sonata Arctica, et sa voix relativement grave lui ont permis d'attirer l'attention d'un public amateur de mélodies musclées. Et comme souvent dans ce genre de situation, en particulier dans le microcosme musical finlandais, de nombreux parrains prestigieux se sont alors penchés sur l'avenir de la jeune femme dont le joli minois n'est pas sans rappeler celui d'Anette Olzon (ex Nightwish).
Renforcé par une production impeccable, ce qui semble être désormais un incontournable de tout album scandinave pourvoyeur de hard et metal sous toutes leurs formes, le premier opus d'Agnes sort donc en 2006. La belle y œuvre en des territoires à la fois mélodiques et musclés, naviguant d'un heavy direct et efficace à la Doro ('Bleed') à un AOR flirtant avec la pop pour un résultat auquel les ondes FM septentrionales ne pourront pas résister. Le single 'I Thought We Were Lovers', composé par Kimmo Blomm (Urban Tale), la power-ballad 'Change', offerte par Joey Tempest (Europe), ou le mid-tempo 'Heartache', très highway-song dans l'esprit, sont autant d'exemples de titres parfaitement calibrés mais gardant une identité suffisante pour accrocher l'amateur du genre. D'autant que la voix d'Agnes semble mieux se prêter à cet exercice qu'à des montées en puissance pas toujours parfaitement maîtrisées ('Closed The Gates').
Pourtant, les titres les plus heavy ne manquent pas d'intérêt pour autant. Malgré de légères difficultés sur ses passages les plus élevés, 'Closed The Gates', composé par Tony Kakko (Sonata Arctica), intègre quelques éléments traditionnels lui conférant un côté épique et majestueux. Avec 'Evil Empire' et 'Danger In Love', l'approche se veut plus un hommage à la période des 80's, ce qui n'est pas surprenant lorsque l'on constate que le dernier nommé a été composé par Mr. Lordi (Lordi) lui-même. Enfin, si le titre éponyme, doté d' un refrain accrocheur, allie avec équilibre, puissance et mélodie, le sombre et heavy 'Ghost In My Heart' enfonce l'auditeur dans sa mélancolie blafarde. L'ensemble prend fin sur la ballade 'Who Would Ever Let A Love Like This Go ?' aussi classique qu'imparable.
Parfaitement carrossé, que cela soit au niveau de la production ou de la composition, cet opus trouve sa principale originalité dans la voix de son interprète. Sans révolutionner le genre, "When The Night Falls" représente un parfait exemple de ce que le milieu du hard et du heavy mélodique scandinave sait faire de mieux. S'il ne s'agit pas d'un incontournable du genre et s'il manque parfois un peu de cohérence, il renferme suffisamment de pépites pour mériter l'attention des amateurs du genre qui y trouveront de quoi satisfaire leur appétit de mélodies évitant l'excès de guimauve.