The Doors rencontre un succès immense qui déstabilise Jim Morrison et le groupe dans son ensemble. C'est donc dans un contexte perturbé que sort à l'été 68 ce "Waiting For The Sun", qui aurait dû s'intituler 'The Celebration Of The Lizard', du nom d'un titre à tiroir finalement écarté (il sera joué et enregistré live en 1970 sur "Absolutely Live").
L'album s'ouvre sur un des titres les plus connus du groupe 'Hello, I Love You', qui le place sous les meilleurs auspices entraînants et très typiques de la musique du groupe. 'Live Street' ressemble à une ballade bucolique très agréable et qui constitue presque un nouveau clin d'œil aux Beatles. Des titres fortement psychédéliques ou en tous cas surprenants, qui fleurent bon l'alcool et les herbes, côtoient des morceaux structurés et parfaitement exécutés. Une nouvelle mention spéciale à Ray Manzarek qui déploie l'étendue de son talent, tout comme Robby Krieger qui nous gratifie d'un 'Spanish Caravan' de toute beauté.
La légende "Jim Morrison et The Doors" marque encore des points avec un 'Unknown Soldier' délirant et anti-militariste qui résonne particulièrement aux oreilles d'une jeunesse en proie à la guerre du Viêt Nam. Les bruitages, les voix mystérieuses et la diction de Morrison sur 'My Wild Love' ressemblent à un hommage aux peuples des Indiens d'Amérique, alors que 'Yes, The River Knows' ou 'Five To One' sont difficiles à suivre.
Cet album est considéré par beaucoup comme le moins bon de la carrière de Morrison. Il contient toutefois quelques perles qui indiquent que l'inspiration n'a pas été totalement évacuée dans les diverses substances consommées par le beau Jim. C'est à cette occasion qu'on constate la constance dans le talent de ses acolytes.